Une énième série dans l'univers des elfes, mais à la sauce western

Les éditions Oxymore, qui ont un peu moins d’un an, nous offre un nouveau concept de western avec une touche d’héroïc-fantasy. L’idée de cette série est de proposer trois héros ou héroïnes dont on va suivre l’histoire commune. Il y aura 5 albums autour de trois trios dans cet univers. Dans ce premier tome, nous allons faire la rencontre d’un nain au passé sombre, d’un gobelin croque-mort et d’un cow-boy chasseur de prime qui vont devoir arrêter une sombre menace…

J’ai tout de suite été attiré par la couverture en me disant, chouette, un projet original qui va me faire un peu sortir des concepts Nains, elfes, orcs et gobelins désormais un peu usés par l’opulente production d’albums. Mais mon engouement a été de courte durée. Avec Jean-Luc Istin au scénario, on retrouve exactement la même façon de raconter l’histoire, la même description des personnages et leur psychologie. Au final, on lit un album de la série nain ou autre. La seule différence, c’est qu’on a ajouté une sauce western, histoire de dire qu’on a changé le concept. L’histoire se tient, comme le plus souvent avec Istin, le rythme est bien dosé, les personnages sont torturés à souhait, et on prend plaisir à en lire le dénouement. N’importe quel lecteur qui ne connaît pas les autres séries phares et qui sont fans d’héroïc-fantasy et de western y trouveront certainement leur compte. De même que les lecteurs qui sont archi-fans des séries Elfes and co et qui ne s’en sont pas encore lassés, prendront du plaisir à la lecture. Mais ce n’est pas mon cas. J’ai adoré ces univers que proposait Istin, j’ai adhéré dès les premiers tomes, mais le concept a été exploité à l’excès au point de m’écoeurer. Il n’y a plus de surprises, plus de nouveautés, de fraîcheur. Le caractère des personnages est le seul point d’intérêt mais cela reste trop léger à mon goût pour justifier de commencer une énième collection. La curiosité me poussera peut-être à acheter le second tome, mais j’avoue être très mitigé.

Côté dessins, c’est la même chose. Le travail de Benoît est superbe, comme la colorisation de Nanjan. Que ce soit le découpage, les expressions des personnages ou encore les décors, c’est un remarquable boulot. Il n’y a rien à redire là-dessus. Cependant, si vous mettez toutes les BDs de cet univers côte à côte, vous serez surpris de voir la similarité qu’il y a sur la charte graphique et donc sur le style d’auteurs pourtant très différents. J’espère pouvoir découvrir le style personnel de Benoît à l’occasion sur autre ouvrage.

Au final, une énième BD dans l’univers des elfes, on a juste ajouté la sauce western. Cela pourra plaire, les ingrédients y sont, tant par le scénario que par le dessin, mais le concept m’a lassé. Trop d’albums dans cet univers, le scénario est devenu prévisible, les dialogues et le comportement des personnages également, c’est franchement dommage. C’est cette usure qui fait que je ne peux pas mettre davantage en avant cet album.