On remet ça ?

I hate Fairyland fut une saga qui a laissé des marques chez moi. La série partait avec un principe simple : une petite fille, Gertrude, était bloquée depuis plus de 30 ans dans un pays imaginaire féérique et pète littéralement un câble pour essayer de retourner chez elle. La quête était au début un exutoire sympathique où on observait une femme blasée enfermée dans un corps d’enfant qui charclait à tout va dans un univers cartoony.

Si une quête se dessinait au début, l’auteur a fini par se perdre et finir en queue de boudin en admettant qu’il valait mieux arrêter la série plutôt que de proposer des gags sans saveur.

Ça m'avait laissé un goût très amer devant une telle conclusion.

Reste que la série a eu un vrai succès et Skottie Young a remis les couverts pour nous raconter la suite de cette saga.

Gertrude a fini par sortir de Fairyland, mais comme on pouvait s’y attendre, malgré le fait qu’elle soit devenue une vraie femme, elle est restée cette personne détestable dans notre monde… pourri. Job pourri, monde monotone, Gertrude va y voir une échappatoire lorsqu’un riche milliardaire fait appel à elle pour, d’une part, aller chercher son fils bloqué dans le Fairyland et d’autre part, créer un projet d’exploitation de ce monde qui pourrait rendre Gertrude très riche. Il n’en fallait pas plus pour qu’elle y retourne et pour qu’elle se retrouve de nouveau bloquée là-bas… pour le pire… et pour le pire !

Que propose cette suite de “I hate Fairyland” ? Pas grand chose de nouveau à vrai dire. On retrouve quasiment la même Gertrude qui, à part avoir dorénavant un corps de jeune femme, n’a pas évolué d’un pouce sur sa psychologie. Du coup, la série propose de nous montrer une Gertrude qui.. charcle à tout va de manière un peu bébête comme avant. Même si cette fois Skottie puise un peu plus dans la pop culture pour inventer ses gags on retrouve peu ou prou la même saveur (avec un petit côté plus graveleux vu que Gertrude est réellement une adulte maintenant).

Par contre, graphiquement Brett Bean remplace parfaitement Skottie Young, j’ai même mis du temps à me rendre compte que l’artiste avait changé. C’est très fun à regarder, ça mixe très bien le côté bonbon avec le gore et le grotesque. Bref, c’est une très belle réussite à ce niveau mais ça n’efface pas le problème de fond.

Car je reste perplexe par cette nouvelle saga qui ressemble en tout point à ce qu’elle proposait avant et j’ai peur qu’elle finisse comme cette dernière. Le cliffhanger final m’a quand même fait lever un sourcil, espérons que Skottie Young innove et rallume la flamme qui existait à ses débuts.