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Critique de Jealousy Blinds Love

par Tampopo24 le dim. 28 juil. 2024 Staff

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Rencontrer une idole déchue

En romance, je cherche souvent les cadres qui vont me changer un peu et j'ai une faiblesse toute particulière pour les milieux artistiques. Voilà ce qui m'a mené à Jealousy blinds love malgré un titre aux mots un peu repoussoir pour moi, n'ayant pas d'affection particulière pour la jalousie aveugle...

Derrière ce titre, se cache Eiji Nagisa, jeune autrice que l'on retrouve également cette année, toujours chez Taifu, avec Kabukichô Bad Trip, où les aventures d'un hôte du quartier rouge de Shinjuku qui sait lire dans les pensée et rencontre un mannequin dont il est fan. Tiens, tiens, ça ressemble un peu à notre histoire. 

Eiji Nagisa semble aimer les histoires où des héros rencontrent l'homme dont ils sont fans. C'est le cas de Takase, un jeune étudiant pianiste, qui rencontre son idol de toujours : Kirino, pianiste qui lui pense avoir atteint ses limites. Une relation étrange, un peu malsaine, se noue entre eux, sur base de mal être d'un côté et d'idôlatrie de l'autre.

Si l'autrice a su mettre en lumière de belles qualités dans son récit sur lesquelles je reviendrai, elle a su également me mettre très mal à l'aise dès le départ. En effet avec son héros totalement cabossé par l'histoire de ses parents et perdu depuis le décès de sa mère, elle a installé une atmosphère de malaise. Quand on rencontre Kirino, il est antipathique et quand on assiste à sa rencontre avec Takase, on est face à une première fois sous la contrainte. Pas forcément un très bon départ...

Il faudra ensuite du temps à l'autrice pour dégoupiller ce départ des plus maladroits et cette ambiance pesante, et nous amener à comprendre un artiste perdu, à la dérive, qui cherche juste à être aimé pour lui et pas parce qu'il joue du piano. Les intentions finales de l'autrice sont donc touchantes mais sa manière d'y arriver et d'écrire l'histoire des héros, terriblement maladroite. Elle fait de cette romance, une romance un peu toxique, avec une dépendance affective malaisante, alors que derrière il y a de beaux personnages individuellement, aux destinées intéressantes.

Ainsi, si je n'ai pas aimé leur histoire romantiquement parlant, leur individualité, elle m'a plu et intéressée. J'ai aimé ce portrait d'un ex-enfant star du piano, perdu depuis la mort de sa mère pour qui il jouait, réalisant aussi le drame que fut la relation de ses parents, avec ce père qui a contraint sa mère à arrêter et lui a fait des enfants pour la coincer dans son rôle d'épouse. Le sous-texte est glaçant ici ! J'ai aimé également rencontre Takara, qui lui, a une vraie passion pour le piano qu'il réussira à entretenir pour transmettre ses sentiments, trouvant dans ce médium un très beau moyen d'expression. Ce fut même presque un peu court pour exprimer tout cela et j'aurais aimé qu'on enlève la nocivité du début pour laisser plus de place à ce discours individuel tellement plus riche et porteur. 

En bref

Rencontre maladroite avec le travail pourtant prometteur d'Eiji Nagisa. Elle propose une romance au drame fort maladroitement écrit au début avant d'y renoncer pour nous offrir des sujets plus profonds et intéressants sur l'emprise et les moyens de s'en libérer. La musique est un beau vecteur ici une nouvelle fois mais il aurait fallu une oeuvre plus longue pour pleinement l'exploiter. A vouloir jouer avec le cliché des âmes torturées l'autrice s'est un peu perdue en cours de route. Dommage

6
Positif

Une exploitation intéressante de l'ex-enfant star

Le thème de la dépendance affective et des romances toxiques

Des héros aux individualités touchantes sur la fin

Negatif

Un début maladroit et malsain

Une narration un peu chaotique

Le cliché de l'artiste maudit / perdu mal utilisé

Une oeuvre trop courte finalement

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