Le tueur du Nord

Qui est le mystérieux tueur en série qui sévit autour d’Autreville ? Qui découpe ses victimes et les jette dans des sacs poubelles orange ? Pourquoi ?

Avec Autreville, je m’attendais à une BD hommage à Trondheim, drôle donc, tant les personnages sont presque un copier-coller de l’auteur de Donjon ou de Lapinot : des humains à tête d’animal, un lapin, un canard... Forcément, on pense que ça va être amusant ; qu’on va retrouver avec plaisir des références mais en fait non.

Graziella, Rudy, Luc, Étienne et Stéphane sont amis d’enfance. Étienne et Stéphane habitent dans le Sud et ils remontent dans les paysages du Nord de leur enfance. Ils décident de se retrouver à Autreville pour un week-end de retrouvailles entre amis, week-end nostalgie et souvenirs à supporter les questions un peu agaçantes de celle qui se fait maintenant appelée Grâce et les bizarreries de Luc. Cela changera les idées d’Étienne qui a du mal à sortir la tête de l’eau depuis son veuvage. Seulement, leurs retrouvailles sont entachées par la découverte de morceaux de corps sur les terres de leur enfance. Entre les amis, les non-dits et les doutes s’installent.

On est sur une BD qui prend le temps de poser des dialogues au style enlevé, des notes d’humour ou des scènes de vie. Il y a une forme de pudeur dans ces vieilles amitiés qui est vraiment bien mise en valeur. Il y a le plaisir des retrouvailles aussi, la nostalgie de l’enfance, l’angoisse qui nous étreint doucement après la perte d’un être cher ou quand on ne parvient pas à mettre des mots sur des impressions fugaces. L’ensemble est très humain, très étonnant.

Le lecteur n’aura pas toutes les réponses à ses questions mais il aura pris beaucoup de plaisir à lire cet ouvrage qui ne ressemble à aucun autre (sauf pour les illustrations évidemment). A découvrir !