Dépendance affective
Quand on est jeune ado et qu'on cherche une romance, Honey Lemon Soda, est peut-être l'une de celles que je conseillerais le plus facilement à l'heure actuelle, tant elle est facile d'accès, entraînante et bien représentative du shojo lycéen japonais.
Alors oui, c'est une série longue en plus de 20 tomes à l'heure actuelle, avec un rythme qui prend son temps, mais elle brasse tous les sujets. Dans ce tome, on retrouve par exemple le classique triangle amoureux avec l'ex du héros. Mais l'autrice choisit de l'aborder sous un angle original : la dépendance affective, ce que j'ai rarement vu. Souvent dans les shojos, on aime nous présenter des héros en mode chevalier blanc et des héroïnes embêtées qu'il se plaît à aider. Ici, c'est le cas, mais l'autrice en profite aussi pour dénoncer ce travers du syndrome du ''Chevalier blanc'' où la femme ne prend jamais les choses en main et dépend trop de l'homme. Ça change !
Nous sommes ainsi face à la fois à une histoire lycéenne très classique où il est question du festival de l'école, du harcèlement que certains subissent, des fêtes estivales où les jeunes aiment aller, et une histoire qui remet un peu en perspective cette figure de la jeune fille fragile et naïve qui a besoin de protection. Si la première partie n'est pas celle qui me passionne le plus, elle peut intéresser un jeune public qui découvre ainsi la vie lycéenne japonaise et manière assez représentative et avec à la fois un bon esprit de camaraderie et les problèmes de harcèlement qu'on connaît. La seconde m'intéresse plus comme dit plus haut, surtout qu'elle se couple avec une redéfinition de la rivale, qui ici n'est pas la méchante, mais au contraire une amie de l'héroïne qui partage avec elle un certain schéma dans la façon dont elle a fait connaissance de Kai. Elles sont donc plus proche de devenir des alliées que des rivales au final.
On parle ainsi beaucoup de sentiments dans ce tome. On sait enfin naître ses choses plus claires chez chacun même si les mots ne sont pas encore posés, certains actes parlent pour eux. Ça reste assez flou, voire même un peu brouillon dans la mise en place de l'autrice qui cherche sans à flouter les pistes mais se perd un peu elle-même. Je dois avouer que même si Uka se prend de plus en plus en main, j'ai du mal à avoir de l'affection pour elle. Je ne me sens pas non plus proche de Kai, même si je trouve assez mignon la façon dont il prend peu à peu conscience de ses sentiments et les exprime. Il me fait fondre. L'autrice d'ailleurs, je trouve, commence à leur donner des traits plus matures, ce qui n'est pas pour me déplaire. Mais que de pseudo-drame pour pas grand-chose dans ce tome, et ça s'enchaîne...
En bref
Romance lycéenne parfaite pour les jeunes lecteurs. Elle est on ne peut plus classique, vue et revue pour les amateurs du genre, mais offre une petite originalité dans sa redéfinition de la relation entre le chevalier blanc et sa demoiselle en détresse qu'on a l'habitude de voir. J'aime qu'on évoque ce trouble de la dépendance affective et qu'on cherche à nous présenter une héroïne cherchant à y échapper. Je suis donc agréablement surprise de l'évolution.
Positif
Un trait qui commence à se faire plus mature
Le thème de la dépendance affective
La déconstruction du chevalier blanc
Une intro sympa à la vie lycéenne japonaise pour les jeunes lecteurs
Negatif
Un shojo lycéen comme bien d'autres avec plein de passages obligés
Un affect qui a du mal à passer entre moi et l'héroïne
Un dessin passe partout, sans réelle personnalité
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