Ombres et lumières

Ce diptyque porte bien son nom, puisqu’en effet, c’est entre chiens et loups que l’histoire louvoie. Paris, 1941. En pleine période trouble d’occupation se côtoient, autour de Pigalle, une faune interlope. L’occupation allemande amène son lot d’opportunités pour des malfrats peu regardant à la méthode, qui, profitant de la faiblesse de certains dans ce contexte, rachètent à peu de frais maisons closes et cabarets. Dans ceux-ci, gradés allemands en uniformes et résistants incognitos partagent les mêmes tables. Les secrets fuitent, les jalousies s’exacerbent. Au milieu de ce fourmillement, un homme, fort de sa nationalité turque qui le rend neutre au sein du conflit mondial, joue les intermédiaires et prend sa part de profit. Sa passion pour une femme le fait pourtant glisser petit à petit, inexorablement, vers la résistance.

Un dessin tranchant accentuant les traits des personnages sur fond de case colorées donne un esprit sitcom à cette tragédie. Chacun se débat, pris aux affres de ses propres décisions, et bien malin celui qui peut dire qui en sortira vainqueur ou vaincu.

Un récit bien mené avec des personnages tranchés haut en en couleurs, mi résistant mi truands, dans une époque de tous les dangers, l’occupation à Paris, ou toute décision est lourde de conséquences.