Piège enclenché

Suite et fin du retour en arrière sur l’histoire du point de vue de Kazuma comme l’indique cette couverture où il nous regarde droit dans les yeux, après celles où Aya faisait de même. C’était nécessaire, addictif, mais peut-être un peu répétitif.

En effet, on aborde là, la partie de l’histoire qu’on connaît, celle avec laquelle le récit a démarré et celle qu’on nous a révélé également lorsqu’on a percé à jour Satomi, l’amie harceleuse d’Aya. C’est donc un peu la troisième fois qu’on la lit, ça commence à faire.

Pour autant, Yukino Natsukawa continue à rendre cela passionnant à lire grâce à son utilisation des mécanismes d’emprise et de manipulation. On tremble à voir Kazuma tomber dans chaque piège de Satomi. On a mal quand on voit son couple se détériorer sous ses yeux impuissant. On a de la peine pour lui quand même physiquement, il ne peut plus exprimer son amour pour sa femme. C’est terrible. Mais est-il la seule victime comme il semble le croire ? Non. S’il avait ne serait-ce que parlé un peu avec sa femme, s’il lui avait fait confiance, peut-être n’en seraient-ils pas là !

Je trouve donc intéressant malgré les grosses ficelles employées ici que l’autrice mette en lumière cette critique de la société et des couples japonais, notamment avec ces axes sur la place du travail et de la place de la femme. J’aime aussi l’idée que tout ne se résolve pas avec la révélation de l’innocence de Kazuma et qu’on n’efface pas les autres problèmes. J’ai donc hâte de découvrir les deux derniers tomes où Kazuma et Aya vont continuer à réfléchir sur leur couple pour, je l’espère, le rendre à nouveau viable afin de retrouver le bonheur des débuts.