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Critique de Adastra in Africa

par Auray le ven. 1 nov. 2024 Staff

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Adastra in France

    Barry Windsor Smith. De mon côté, je vous avoue que je pense tout de suite au titre Wolverine, Arme X. D'ailleurs, on n'est pas si loin, car, Adastra in Africa est un récit au départ pour un titre Marvel, Uncanny X-Men. Franchement, en regardant et en lisant au départ l'histoire de la Princesse exilée, j'ai rapidement pensé à Ororo. Et, je pense que je ne serai pas le seul. L'interview nous le confirmera par la suite. Du coup, j'ai une seule crainte. Lorsque l'on a effacé la trace du récit initial, est-ce que l'artiste va réussir à nous faire oublier la pâte de la célèbre Maison à idées ?

    Rapidement, on va répondre à cette question par un grand "oui". Je viens de relire les X-Men scénarisés par Grant Morrison, avec, aux dessins, Franck Quitely. Déjà, notre storyteller est loin de l'ambiance adolescente des X-Men, ou encore, d'aventures se passant dans l'espace. On est dans un domaine bien plus réaliste, avec un soupçon de sorcellerie.

    Même si dernièrement Barry Windsor Smith nous a montré plutôt les "monsters" issus de sa vie, ici, on se familiarisera avec les héritiers du village de Mjanari qui résumeront à eux seuls pas mal de problématiques de l'Afrique subsaharienne, notamment l'eau. On sait à présent que dans le futur, l'eau doit être distribuée équitablement entre chaque humain qui est de plus en plus en nombre. Ce n'est évidemment pas résolu aujourd'hui. Dans certaines régions, un être humain fait en moyenne six kilomètres par jour afin de se substanter en eau. On peut évidemment baisser ou relever ce chiffre suivant les saisons et les lieux d'habitation. En tout cas, Adastra qui arrive à faire apparaître la pluie, nous remet sur la table une réflexion qui pourtant date de la fin du siècle dernier pour cette histoire.

    Enfin, les planches sont vraiment mises en valeur par le grand format cartonné, et même toilé, pour la couverture cartonnée en dessous de celle à rabats. Pour le prix, cela reste extrêmement intéressant. Barry Windsor Smith est ici à son apogée. Bien que le noir et blanc puisse faire mal aux yeux de loin, de près, immergé dans l'histoire, il en est tout autre. On admire, et on y revient. Les quelques planches bonus incluses auprès de l'interview irrévérencieuse sont inédites et assez humoristiques.

"Pas un de mes semblables avant moi n'a touché une herbe si douce et abondante."

En bref

Un super album à mettre au pied du sapin en attendant "Young Gods" prévu apparemment par l'éditeur, s'il on en croît ce qui est noté avant les paroles de l'auteur. Il reste à prix abordable pour une édition qualitative. On est loin d'un simple bonus de son travail, Adastra in Africa permet de comprendre le monde de l'édition, ou parfois, les difficultés de rendre un travail demandé. On aura tous un avis sur l'histoire du sacrifice, s'il avait bien eu sa place dans le catalogue de Captain America. Ce qui est certain, c'est que ça aurait été vraiment dommage que tout ceci reste dans des tiroirs. poussiéreux.

9
Positif

Une très belle édition à prix correct

Des planches à couper le souffle

Une histoire profonde, réaliste, avec un soupçon de miracle

Des bonus humoristiques qui ne prennent pas la tête

Negatif

On attend donc "Young Gods" avec impatience

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