Déverser son âme, les armes à la main

Que voilà de la bonne dark fantasy comme j'aime ! Des combats épiques, du sang, de la sueur et de ces dessins ! Je me régale vraiment avec Arès, le soldat errant.

L'auteur nous avait laissés sur un sacré cliffhanger avec le combat promis et annoncé entre Cygnus et Ares, il tient toutes ses promesses. Jouant comme un petit fou avec les caractéristiques de ce moment, il enchaîne duel, lancement de la guerre, guerre bien sale comme si on y était et retour du duel. Excellent !

Ce sens du rythme, c'est vraiment quelque chose que j'adore dans la série. L'auteur joue avec les lieux, les personnages, les séquences et son dessin très brut, très crayonné, fait alors des merveilles. Les deux matchent parfaitement pour créer une immersion totale et une sensation de vitesse étouffante et crasse, qui va à merveille pour la bataille en cours.

Celle-ci est parfaitement orchestrée. On se perd dans la mêlée quand elle est lancée et pourtant on se plaît à avancer aux côtés des soldats et à s'y retrouver immergé. C'est totalement immersif. On est à pied d'oeuvre avec eux, au milieu du sang, des corps, des coups, des lames et des flèches. C'est la guerre comme on peut espérer la voir, intense, cruelle, sale et violente. Sa fin est peut-être un peu trop rapide et facile mais c'est vraiment le seul bémol de ce moment très intense qui m'a passionnée. 

J'aime énormément l'écriture des personnages faite par Ryu Geum-Chul qui joue avec leurs destinées, leurs passés, leurs amitiés, leurs loyautés et leurs amours. Arès et Cygnus sont vraiment les deux faces d'une même pièce et pourtant ils ne peuvent que se retrouver face à face dans des camps différents, alors qu'on aimerait les voir côte à côte. Le parallèle de leurs amours est notamment très touchant et parfaitement mis en scène ici avec la fraîche naïveté de cette jeunesse qu'ils représentent et font oublier tout à la fois quand ils sont sur les champs de bataille. C'est alors la tristesse qui s'empare de nous de voir ce que le monde violent où ils vivent a fait d'eux.