Une compilation à découvrir.

J'avais déjà lu 2 des 5 poèmes illustrés dans ce recueil sous la forme de journaux. J'avoue regretter ce grand format qui permet de profiter de la qualité des dessins mieux que dans ce format plus standard.

La couverture n'a pas grand-chose à voir avec ce qui est à l'intérieur puisque ces poèmes barbares parlent d'antiquité ou du moyen-âge. Il faut donc ouvrir l'album pour découvrir des belles nouvelles imaginées par Jean Depelley à partir des poèmes de Robert E. Howard. Le scénariste complète tous les poèmes d'un commentaire final accompagné par le texte en anglais et par sa traduction en français. J'ai trouvé ces précisions toujours très intéressantes.

Le poème "Les portes de Ninive" a été illustré par Nicola Guénet qui a aussi illustré le prologue et l'épilogue mettant en scène Howard. Ses assyriens semblent tout droit sortis des salles orientales des musées. Le récit est guerrier et l'histoire antique était plutôt violente sinon barbare. Les personnages sont expressifs et les décors sont superbes.

Le poème "Crète" est le seul en couleurs et c'est Gwendal Lemercier qui l'a illustré. Jean Depelley a imaginé un capitaine de galère noyé pour raconter la chute de la Crète à la suite de la mort du Minotaure. Le fantôme parle dans un fond bleu-vert tandis que les scènes terrestres sont dans un fondu de marrons. Les dessins sont forts avec un Minotaure effrayant, les personnages humains sont expressifs. Les mouvements de l'eau sont inquiétants au possible.

Le poème "Félicité" a été situé par Jean Depelley dans l'antiquité mythologique grecque. C'est Christophe Compin qui l'a illustré Un jeune homme vient rejoindre l'école du centaure Chiron, mais il est tenté par une prostituée qu'il rejoindra après avoir appris la mort de Chiron. Il y a quelques images explicites dans ce poème dont certaines reproduisant les dessins des poteries antiques. Si on enlève Chiron, ce poème devient intemporel avec un tout jeune homme partant pour étudier mais tenté par la sexualité.

C'est un beau livre, mais je regrette que les 3 poèmes n'aient pas été publiés en journaux. Certaines images y auraient gagné en lisibilité.