Assassin en goguette

Depuis quelques volumes, l'auteur semble avoir pris le parti de consacrer un tome à une idée scénaristique : un pour la bataille, un pour la guérilla et cette fois, c'est un tome consacré à une tentative d'assassinat.

Je dois dire que malgré mes réticences, j'aime assez ce choix. Cela permet d'avoir à chaque fois des expériences variées à la lecture, ce qui n'est pas sans rappeler ce qu'on vit quand on lit les tomes de Kingdom. 

Se sentant donc coincé dans cette guerre depuis qu'Icarus est retranché dans son fort Maginot (lol la référence), Mikaël a fait un choix terrible, qui n'est pas vraiment à son honneur : assassiner Icarus en utilisant son vieux maître qu'il fait chanter. J'avoue que même si en guerre tout est permis, le trouve le virage pris par Mikaël vraiment de plus en plus sombre et limite décevant. C'est comme si l'auteur cherchait de plus en plus ce qui pourrait le faire chuter dans notre affection pour qu'on le haïsse. Ça manque cruellement de finesse. 

Cependant, cela offre une lecture passionnante où Ryu Geum-Chul joue sur les différentes identités des personnages : Arès la tête brûlée, Kaiser le maître sage, Mikaël le sombre stratège, Icarus le flegmatique. On enchaîne siège, mission d'espionnage, tentative d'assassinat, le tout avec fluidité. Seuls les dialogues pêchent par leur faiblesse d'écriture, mais le reste est très sympa à vivre. 

Nous avons encore un auteur qui met en scène des duels percutants et virevoltants où on prend plaisir à voir nos guerriers utiliser toutes leur panoplie technique. Les coups et les armes pleuvent comme dans un ballet. C'est sanglant, mortel, mais beau également à voir et l'affrontement contre Kaiser a une dimension tragique en plus, avec cet homme en fin de vie, victime d'un odieux chantage, face à une nouvelle génération encore pleine de fougue et d'espoir. C'est du classique, mais du classique efficace et qui claque.