Plague mirror

Après des années de Batman, la franchise a du mal à se renouveler ou à trouver des innovations qui fonctionnent et qui surprennent. Mais dernièrement les idées un peu farfelues arrivent plutôt par les œuvres du black label, décorrélées de la continuité via des récits auto contenus et gérées par une même équipe créative, Batman City of madness rentre justement dans cette catégorie.

Christian Ward est un auteur britannique très particulier. Son style très éthéré amène des visuels originaux, dans un ton horrifique avec des mélanges de tons froids (bleu/ vert pâle) avec des tons agressifs dont ce rouge qui amplifie l’épouvante de ses illustrations. Le voir proposer un récit sur le chevalier noir attise forcément la curiosité et ce dès la couverture.

Voir un Batman en lutte face à une légion de tentacules nous met de suite dans le bain : l’auteur va nous plonger dans du lovecraft. La cour des hiboux cachait un vilain secret. Ces derniers avaient une porte dimensionnelle cachée dans leur grotte qui mène à un monde dangereux. Problème, lorsqu’un membre pète un câble et ouvre ce portail, ça permet à une créature maléfique de venir dans notre dimension qui s’avère être… un Batman maléfique.

Ainsi notre chauve-souris va devoir se confronter à cet être quasi jumeau à la réflexion un peu abimée.

L'œuvre est une vraie expérience tant visuelle que psychologique. Christian Ward nous propose un récit qui suit 2 intrigues : la première, l’enquête de Batman pour retrouver la créature qui va amener plusieurs idées nouvelles avec l’introduction d’un nouveau monde lovecraftien qui pourrait amener légions de nouvelles intrigues pour un univers qui a besoin de ce genre d’idées pour amener du neuf ; la seconde suit la créature en quête d’un nouveau Robin dans notre monde amenant la vision d’un Batman perverti avec une certaine vérité qui trouve un écho à travers la perversité de notre monde.

L'œuvre est bien écrite et brille par son ambiance superbement réussie qui en fait assurément un excellent comicbook de Batman. J’ai été surtout pris par ces nouvelles trouvailles que j’ai adoré. L’ajout de cet univers lovecraftien fonctionne superbement et même si je n’ai pu m’empêcher d’y trouver des similitudes avec le dark universe de Scott Snyder, la proposition se démarque suffisamment pour y voir une exploitation plus poussée. Une belle réussite.