Dissolution

Dans ce récit postapocalyptique, sur une terre dévastée, un homme erre, seul. Nulle vie humaine autour de lui ; Il combat pour survivre et se protéger des pluies âcres et graisseuses. Un récit d’images et de couleurs saisissantes. On revient aux grandes années de Métal Hurlant. Paysages désolés, de science-fiction ou d’anticipation terriennes. Aplats noirs d’où émerge, comme de l’ombre, un visage rougeoyant plus tout à fait humain. L’homme trouve un livre et ce livre le suit, le guide dans son périple sur la terre où il a échoué. D’ailleurs on finit par comprendre d’où il vient et comment il est arrivé là, éboueur d’une planète ayant pris la terre pour gigantesque décharge. Un peu plus, un peu moins, qui se soucie de ce monde brûlé et pollué.

Le texte est superbe. Voix off décrivant un naufragé muet. Sur cette contaminée, peut-être condamnée, les saisons passent, alternant, sur une île protégée, la joie de l’été et la tristesse de l’automne. Toujours la voix off qui dit un peu de la folie de la solitude et des doutes, des affabulations aussi peut-être.

Il y a tellement de beauté et d’inventivité graphique, qu’il faut lire cet ouvrage qu’il est trop compliqué de bien décrire. Couleurs, mises en scène, mise en page, un régal pour les yeux, un voyage pour l’esprit.

Un voyage hors du temps sur une terre où se côtoient apocalypse et éden, réel ou fantasmé, somptueusement mis en images. Voyage magnifique d’un randonneur perdu, vers qui tout finit « par s’abattre … sous la pluie »