Un album qui aurait peut-être dû être traité en essai sans graphismes

Ce documentaire autobiographique est très intéressant sur le fond puisqu'il aborde un sujet grave et rarement abordé : ce que vivent et ressentent les femmes qui ont subi une fausse couche ou des grossesses arrêtées.

Mathilde Lemesle s'appuie sur sa propre expérience mais est capable de s'en détacher pour aborder son sujet de façon plus générale. Elle m'a fait découvrir la non-reconnaissance du choc subi par les femmes : pas d'arrêt maladie pour que le corps se remette de l'épreuve, maladresses de l'entourage familial ou amical… Elle m'a plus étonnée en évoquant les 3 mois de silence du début de grossesse car ce n'est pas un phénomène que j'ai connu dans ma famille ou mon entourage amical où les fausses couches étaient annoncées simplement quand il y en avait.

Ce qui m'a plus perturbé dans ce documentaire est son côté très bavard avec beaucoup de textes et des graphismes auxquels je n'ai pas du tout accroché. L'autrice est une adepte des papiers découpés, mais je ne suis pas sûre qu'elle en ait utilisés ici. Les formes colorées parfois schématiques pour représenter les personnages m'ont plus d'une fois décrochée du propos de l'album.

Un album sur un sujet important et peu médiatisé qui pêche par son traitement graphique parfois brouillon. Dommage car les textes sont plutôt intéressants.