Centrer sa vie sur la personne à sauver ?

Après une belle entrée en matière la quête désespérée d’Oriana se poursuit pour sauver celui qu’elle sait devoir voir mourir dans un an mais auquel elle ne peut renoncer.

Avec cette fibre mélodramatique, Remember me est un projet qui me touche beaucoup. J’aime voir cette héroïne se battre désespérément contre une mort annoncée sans savoir exactement de quoi il en retourne et ce qu’il faut faire. Elle est pure, maladroite, touchante. Face à elle, le bloc de Vincent se fissure un peu en plus dans ce tome, ce qui rend la chose particulièrement mignonne. Mais l’autrice ralentit également le rythme pouvant causer certaines longueurs qui n’ont rien à voir avec la langueur de l’oeuvre.

En effet, si j’aime le projet, j’ai eu plus de mal avec la narration de ce tome. J’ai trouvé les touches d’humour, voulant tourner en dérision et alléger la relation entre Oriana et Vincent, mal utilisées, pour ne pas dire lourdes et trop nombreuses. J’aime la dimension dramatique. Je n’ai donc pas autant que ça besoin de légèreté et je n’aime pas ce qu’elle cache. On se retrouve ainsi encore et toujours avec le sempiternel cliché du manque de communication et du quiproquo que je trouve parfois plus qu’agaçant.

Pourtant quand ça touche la question de qui aime vraiment Oriana : le Vincent du présent ou le Vincent du passé, je trouve cela intéressant. J’aime voir notre héros se questionner plus finement sur la jeune femme qu’il a en face et tout ce qu’elle fait pour lui, lui permettant d’avoir un autre regard. J’aime aussi que celle-ci prenne du recul sur sa vie bien trop auto-centrée sur lui au détriment de toute autre relation, ce qui l’a enfermée dans un schéma bien solitaire. Cela participe bien à la mélancolie du titre qui me touche et me plaît. Mais quand ce sont des gamineries d’adolescents maintes fois vues dans les romances lycéennes, je m’en passerais bien…