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Critique de Barnstormers

par Le Doc le ven. 2 mai 2025 Staff

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Voltige, amour et meurtre...

Barnstormers, le titre de cette histoire, vient du terme barnstorming...ou flying circus, le cirque volant en français. Il s'agit d'un divertissement très populaire pendant les années folles. Les années 20 ont vu ainsi de nombreux pilotes traverser les Etats-Unis pour exécuter les cascades acrobatiques les plus dingues (les co-pilotes pouvaient marcher sur les ailes ou passer d'un avion à l'autre en plein vol) et monnayer des baptêmes de l'air. L'américain Charles Lindbergh était l'un de ces barnstormers avant de devenir célèbre.

Le bel album publié par Delcourt reprend l'intégralité de la mini-série Barnstormers de Scott Snyder et Tula Lotay, une histoire publiée à l'origine en numérique sur Comixology avant d'être reprise sur papier par Dark Horse Comics. Leur héros, Hawk E. Baron (un nom un peu trop factice...et on découvrira que c'est bien le cas), est un de ces pilotes qui tente de gagner un peu d'argent avec son avion depuis son retour de la Guerre. Il n'y réussit pas vraiment car le début du premier chapitre le voit complètement fauché....et pas vraiment stable mentalement vu les visions qu'il se trimbale. Hawk fait alors du gringue à une opératrice téléphonique pour repérer le bon endroit afin de se produire en public...mais une défaillance de son appareil le fait atterrir littéralement en plein mariage. 

Accueilli à coups de poings par le futur marié, le détestable homme d'affaires Peyton Carlisle, Hawk est mal barré...jusqu'à ce qu'il soit libéré par celle qui devait être la mariée, la superbe Tillie Murphy. Hawk découvre que c'était un mariage arrangé, Tillie voulant profiter de la situation pour s'envoler avec l'aviateur loin d'un homme qu'elle déteste. Le début d'une cavale sur terre et dans les airs mouvementée, qui ne fera que dégénérer à cause de la fierté et de l'arrogance du richissime Carlisle, bien déterminé à récupérer ce qui lui "appartient"...

Barnstormers est donc un récit à la Bonnie & Clyde, au déroulement certes classique (même si la dernière page laisse planer une certaine ambigüité) ce qui qui est loin d'être gênant pour moi car l'ensemble est bien ficelé et bien raconté, notamment par le biais de la voix-off, procédé qui peut parfois être envahissant...mais pas ici grâce à la personnalité intéressante de l'homme qui narre le périple de Hawk et Tillie, un privé nostalgique d'une certaine époque. Romance, suspense, action sont les ingrédients d'une aventure au délicieux parfum rétro (sur ce que j'ai lu, Scott Snyder a efficacement touché à plusieurs genres dans ses séries Best Jackett Press) qui convient parfaitement au trait élégant de Tula Lotay.

Mais si le dessin me plaît beaucoup, ce n'est pas le cas de l'intégralité de la partie graphique et c'est ce qui me fait baisser la note. Je ne suis pas vraiment fan des effets et des couleurs de Dee Cunniffe, beaucoup trop surchargés par moments ce qui peut nuire à la lisibilité (la scène à l'intérieur des bureaux de Pinkerton en est un bon exemple). Quand je vois certains croquis en fin de volume, je me dis que j'aurais volontiers dis "oui" à une bande dessinée entièrement en N&B...et cela aurait donné à ce Barnstormers un feeling encore plus marqué "âge d'or d'Hollywood" (notamment pour les clins d'oeil aux films d'aviation comme ceux de Howard Hughes) appréciable pour le passionné de cette période que je suis...

En bref

Une galerie d'illustrations et de croquis, dont plusieurs couvertures alternatives, est disponible en bonus à la fin de l'album.

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