Critique de Miles Davis et la quête du son
par Le Baron Rouge le dim. 4 mai 2025 Staff
"Je vois des couleurs et des choses quand je joue" - Miles Davis
En lisant cette bande dessinée, je me suis rendu compte à quel point Mile Davis restait un grand nom du jazz, mais aussi un inconnu.
Miles Davis cherchait « le son ». Comme tout artiste qui ne vit que pour son art, il a cherché, essayé, essuyé des revers, s’est entouré des meilleurs, a étudié, est sorti des sentiers battus, s’est inspiré… Sa quête est devenue petit à petit son obsession, au point de devenir presque inaudible et inquiétant.
Il a joué non pas avec les plus grands, mais avec tous les plus grands (la liste et longue). Il a pioché dans de nombreux styles, flamenco, rock, musiques africaines…
Inspiré par tous, il a été porté par les époques qu’il a traversées et a survécu là où tant d’autres sont décédés de la drogue, de l’alcool, de la dépression, de l’oubli. Il a connu, la gloire, le déchéance et la résurrection. Un monstre artistique. Il a porté le jazz à des niveaux jamais atteints. Même ses musiciens en sortant de studio se demandaient encore ce qu’ils venaient de jouer.
Certes, le novice préférera ses premiers albums et nous autres, frenchies, avons un attachement particulier pour la BO du film "Ascenseur pour l’échafaud" ou encore pour Kind of blue et Porgy and Bess, pour la suite, il faut vraiment être un féru de jazz et en connaître ses codes pour apprécier pleinement son travail. Et justement, cette œuvre nous donne des clés. Et force est de constater que l’on écoutera Miles Davis comme on écoute Jimmy Hendrix dont il était très proche.
L’auteur, Dave Chisholm, nous livre ici un ouvrage remarquable tant dans la narration que dans le dessin qui nous transporte dans les couleurs de la musique de Miles Davis et de ses musiciens. On se laisse porter par les arabesques et on sent les notes raisonner à chaque case où il empoigne sa trompette. Une œuvre qui n’est absolument pas réservée aux amateurs de jazz, bien au contraire.
En bref
Suite à un infarctus, Mile Davis se retrouve avec une main paralysée… un comble pour le plus grand trompettiste de tous les temps. Alors, pour retrouver a main, il prend un crayon et tente d’écrire sa vie… et il nous la raconte. De sa rencontre avec « Bird » en passant Gill Evans, Dizzy, Thelonious, et tous les autres… Il est dans sa quête du son, celui qui le mettra dans le même état de transcendance qu’en 1933 à l’orée d’une forêt de l’Arkansas.
Positif
- La narration
- Un dessin qui emporte dans les notes de musique
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