L'Intérieur de l'intérieur

Que dire ??? L’auteur s’interroge dans les premières pages « On va me soupçonner de faire la propagande du ministère... » Et, il y arrive plutôt bien.

L’observation est fine, amusante quand l’auteur se met en scène, intéressante quand on voit l’éventail des missions du ministère de l’Intérieur.
Nous passons d’un service à l’autre porté par l’enthousiasme de l’auteur. Mais au-delà de ça, on s’ennuie un peu et finalement, on n’apprend pas grand-chose et on reste un peu sur notre faim.

Ce qui m’a frappé en premier, ce n’est pas le côté « nos forces de l’ordre sont extraordinaires et font un travail difficile », évidemment qu’il y a une majorité de fonctionnaires qui ont les principes républicains chevillés au corps. Ce qui a retenu mon attention, c’est la présence des femmes à de hauts postes. Hasard de l’organisation de l’observation ? Véritable mouvement de fond dans le ministère ? Là, il y avait objet à enquête, à questions, sur cette évolution sociologique.

Autre élément qui me semble intéressant et où il y avait matière à enquête se situe dans la difficulté de ce métier. De nombreux policiers sont à bout psychologiquement et vivent une grande souffrance professionnelle. Je pense que là, l’auteur est passé à côté d’éléments intéressants. Le thème est à peine abordé.

À la fin de l’ouvrage, l’auteur fait la liste de tout ce qu’il n’a pas pu mettre dans sa bande dessinée, notamment la rencontre avec un préfet qui lui a dit qu’il démissionnerait en cas de victoire de l’extrême droite. Cela aurait été très intéressant de « l’entendre » (malgré son devoir de réserve).
Tout comme la chargée de communication qui dit de la situation politique « C’est pas forcément évident d’être optimiste (… ) en interne, tu t’aperçois que l’arc républicain est solide ». Il y avait là une matière extrêmement intéressante.

En conclusion, l’ouvrage est drôle, notamment quand l’auteur se met en scène. On sent bien que le travail a été important et fortement soutenu par le ministère (on se promène à Mayotte, Calais, dans les Alpes, à Marseille, etc.). Mais on ferme le livre avec l’impression d’être passé à côté de l’essentiel.