Nous étions le peuple d'acier...
Les Mondes corrompus de DC. C'est ainsi qu'est présenté l'univers Absolute, la nouvelle ligne de l'éditeur. D'après ce que j'ai compris (car je ne lis plus régulièrement les comics de super-héros récents depuis quelques années), la Terre Absolute est influencée par l'énergie de Darkseid, un monde caractérisé par le défi et la tourmente et dans lequel les héros que l'on connaît bien sont vus comme des outsiders. Mais même si les personnages ont perdu des éléments qui leur sont propres, les clés de leur personnalité, de ce qui font d'eux des héros, sont toujours là...
On doit Absolute Superman au duo Jason Aaron et Rafa Sandoval (ce dernier a remplacé au pied levé Rafael Albuquerque, qui a du quitter le projet pour raisons personnelles). Le premier arc narratif en cinq chapitres compilé dans cet album alterne entre le passé et le présent...et j'avoue une préférence pour la partie qui nous ramène vers les mois qui ont précédé la chute de Krypton. Tout au long des pages du chapitre introductif, les auteurs détaillent le fonctionnement de cette société extraterrestre et le fossé créé entre une arrogante classe dirigeante et la guilde des travailleurs, dont l'emblème (bien connu) est considéré par les premiers comme une marque de déshonneur.
Les parents de Kal-El font justement partie de cette caste, pas par choix mais parce que les théories de Jor-El sur le futur de Krypton ont été moquées. Il y a donc des choses qui ne changent pas mais également des variations car on découvre à la fin du premier épisode que dans cet univers le jeune Kal-El a grandi aux côtés de ses parents et qu'il se rappelle donc de ce qu'il a perdu. Jason Aaron décrit de très beaux moments au sein de la famille El...et il sait aussi faire monter le suspense quant à la dégradation de la planète Krypton. On sait très bien que cela va arriver, la question est de savoir quand et lorsque le moment fatidique est là, Rafa Sandoval orchestre des scènes de destructions spectaculaires dans un dernier acte palpitant.
Parallèlement, dans les passages du présent, on assiste aux efforts d'un Kal-El plus vieux de quelques années pour aider les travailleurs d'une mine brésilienne, propriété d'une entreprise appelée Lazarus Corp. Les méthodes de la corporation sont expéditives et elles appuient bien sur l'atmosphère sombre et désespérée de cette autre Terre. Le point commun entre le peuple d'acier, les travailleurs de Krypton, et les mineurs terriens est évident et il n'est pas étonnant de voir le jeune Superman s'engager avec ces derniers, renouant avec l'aspect social des engagements du héros (ce qui remonte à ses débuts dans les années 30).
L'histoire principale de ce premier tome d'Absolute Superman s'étire tout de même un peu trop sur les cinq premiers chapitres mais il y a des idées efficacement employées (le costume doté de conscience, ce n'est pas nouveau mais les interactions entre Kal et Sol sont bien écrites), des affrontements nerveux et de bonnes versions alternatives de visages connus. Ainsi dans cette variation plus guerrière, le destin de Lois Lane a plus été influencé par le métier de son père mais elle a gardé son sens de l'éthique et son goût de l'écriture pour s'interroger sur ce qui arrive et peut être rétablir une certaine vérité. La présence d'un vieil ennemi caché derrière Lazarus est également intrigante.
En bref
J'ai donc accroché à la proposition de Jason Aaron et Rafa Sandoval. La ligne Absolute ne révolutionne pas le concept des terres alternatives...c'est de toute façon dans l'ADN de DC Comics depuis des décennies...mais j'ai trouvé cette revisite très intéressante, au delà du "jeu des différences". Et j'attends de voir ce que va donner la suite de l'exploration du passé de Kal-El promise par l'ultime page du cinquième numéro...
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