L'amour à travers le temps

Fumi Yoshinaga est une autrice que je suis et affectionne depuis de nombreuses années. L'autrice ayant une sensibilité bien à elle, chaque sortie est un petit événement pour moi, et ce même quand c'est une oneshot composé lui-même d'histoires courtes en mode fix-up.

Il faut dire qu'on nous vend celui-ci avec le prix qu'il a reçu en 2025 en étant le grand vainqueur du prix Kono Manga Ga Sugoi. Cela suscite cependant forcément des attentes et je dois avouer que celles-ci ne sont pas pleinement satisfaites chez moi. Je n'ai pas eu la petit flamme comme lors de la lecture de son All my darling daughter ou de sa série Le Pavillon des hommes.

Ce oneshot déjà se compose de 5 histoires se déroulant à des époques différentes : le présent, l'époque Meiji, les années 70, l'après-guerre et l'époque Edo. On y suit les réincarnations de deux personnages : Tamaki et Amane, dont les sentiments leur cause souvent bien des souffrances mais qui provoquent en nous bien des émotions. Le hic, c'est que les histoires sont irrégulières et ne suscitent pas forcément toutes le même intérêt chez le lecteur... 

J'ai aimé la variation des thèmes qu'elles proposent : adolescence de son enfant, amitiés saphiques, mariage arrangé malheureux, maladie, mère célibataire, démobilisation, adultère ou encore amours impossibles. L'autrice nous offre tout un panel d'histoire permettant de dévoiler les facettes de l'amour aussi bien à travers la famille, la romance que l'amitié. Si on aime, on retrouve avec plaisirs ses dessins aux traits fins et épurés, ses personnages aux caractères matures et blasés, sachant prendre du recul. Ce sont des personnages connus de ses lecteurs.

Cependant, certains histoires m'ont semblé un peu justes, un peu courtes, et je ne me suis pas totalement impliquée dedans. Je n'ai pas eu la petite étincelle. Il n'y a souvent que quelques brèves pages qui me séduisent dans ses histoires et beaucoup d'autres, banales, que j'ai envie de passer, alors que ça ne me le fait pas d'habitude. Je reconnais pourtant sa force à croquer le quotidien, comme lorsqu'elle parle de répartition des tâches dans le foyer, d'aide à la personne quand quelqu'un est malade, de relations épistolaires où on enjolive les choses, d'amis à la vie à la mort, ou encore des tourments de la perte d'un être proche. Elle est juste à chaque fois, mais il faut trop de banalités pour arriver au moment clé et celui-ci ensuite est trop vite clos avant de passer à autre chose. Je suis frustrée.