Un Shonen Fantomatique Plein de Peps

Phantom Busters, signé Neoshoco est la nouvelle série shonen des éditions Ki-oon, lancée dans le Jump SQ de Shūeisha en 2023. Avec quatre tomes parus au Japon à ce jour, ce manga inspiré par le cultissime Ghostbusters arrive en France avec une énergie communicative, mêlant exorcisme, humour et amitié lycéenne dans un cadre contemporain à Kamakura, ville réputée pour ses phénomènes paranormaux.

Ce premier tome suit Eugene Korekishi, un lycéen métis anglo-japonais brillant et rationnel, qui rejette l’idée même des fantômes. Lors de son arrivée au lycée, il rencontre Mogari Shishikuno, un énergumène exubérant issu d’une lignée d’exorcistes qui dévore les esprits pour les chasser. Leur duo improbable est complété par Kaoru Kanzaki, un médium solitaire capable de voir les spectres, et Kotaro Tamon, un asocial qui communique avec eux. Ensemble, ils fondent le club secret des Phantom Busters pour traquer les esprits tout en jonglant avec leur vie de lycéens. Ce tome d’introduction pose les bases de leur dynamique, avec des enquêtes courtes et variées, allant d’esprits menaçants à d’autres plus attachants, comme Otohime.

Ce qui frappe d’emblée, c’est l’alchimie entre les quatre héros, chacun apportant une compétence unique : Mogari exorcise mais ne voit pas les esprits, Kaoru les voit mais ne peut agir seul, Kotaro les entend et négocie avec eux, tandis qu’Eugene compense son absence de sixième sens par son intelligence aiguisée. Cette complémentarité crée des situations cocasses et dynamiques, évitant la répétitivité. L’humour omniprésent, porté par les personnalités hautes en couleurs – de l’impulsivité de Mogari au fanatisme de Kaoru pour Slam Dunk – est un vrai moteur du récit, rendant chaque interaction savoureuse.

Neoshoco surprend aussi par sa capacité à poser des jalons narratifs prometteurs. Dès le quatrième chapitre, l’introduction d’une société secrète et d’un clan d’exorcistes aux intentions troubles apporte une tonalité plus sombre, contrebalançant l’humour et ouvrant la voie à des enjeux plus complexes. Ce twist inattendu montre que le manga ne se contentera pas d’enquêtes épisodiques et promet une évolution captivante.

Graphiquement, le style de Neoshoco est dans la lignée du shonen classique : vif, expressif, avec des personnages bien distincts et des décors soignés de Kamakura. Sans révolutionner le genre, le trait est efficace et soutient parfaitement l’ambiance, entre action et gags.

Au final : Phantom Busters est une excellente surprise ! Ce tome 1 séduit par son rythme enlevé, son humour geek (les clins d’œil à Ghostbusters et Slam Dunk sont délicieux) et ses personnages attachants. Si le schéma introductif reste classique, l’originalité des pouvoirs et la promesse d’une intrigue plus profonde en font un titre à fort potentiel. Un shonen frais et fun, parfait pour les amateurs d’exorcisme et de comédie lycéenne.