Ainsi, j'ai pris plaisir à retrouver, mais cette fois en version manga, l'univers viticole et oenologique des Gouttes de dieu, avec une histoire qui prend place 20 ans après la précédente, avec Seiya la fille de Issei Tomine et donc nièce de Shizuku, qui s'étaient tous deux affrontés pour ce vin si unique dans la précédente série. Bien que n'en connaissant que la version télé, adaptée très librement apparemment, je ne me suis pas du tout sentie perdue, au contraire, tout est fait pour nous raccrocher. Et il m'a semblé que les marqueurs étaient bien présents, reprenant un peu certains schémas de la première série pour la faire revivre pour un nouveau lectorat ou pour un ''encore'' pour l'ancien. Je suis ravie.

Je ne suis pas une amatrice de vin, mais il y en a dans mon entourage, alors j'avoue que le sujet m'a toujours rendue curieuse. Il y a une vraie culture autour de cette boisson, tout un décorum et aussi des connaissance et un vocabulaire que j'ai pris plaisir à retrouver ici. En suivant Seiya, la jeune héroïne de 18 ans, qui entre à peine dans le milieu du vin afin de pouvoir lire le testament de son père, on suit toutes les étapes, mais à un niveau très élitiste. Il s'agit de lui faire faire sa première dégustation, puis ensuite, très vite de l'entraîner en vue d'un grand concours, afin de déterminer le meilleur connaisseur de vin dans la Wine Imagination Contest. Tout un programme. 

On peut lire cette série sans rien y connaître. Les auteurs rendent le tout parfaitement accessible et brodent également une histoire afin de nous intéresser. La narration est efficace et entraînante, les personnages écrits classiquement mais vite attachants. Seiya fait pas mal de rencontre après qu'on ait retrouvé sa mère, son père à travers ses souvenirs et son oncle. Elle va aller chez un créateur de vin de dégustation. Elle va croiser d'autres fins oenologues comme elle. Elle finira même par participer à cette compétition de cador. Le tome est assez riche et avance vite. Normal pour une duologie. 

Le récit est d'ailleurs construit à la manière d'un shonen sportif avec un fort esprit de compétition mais d'entraide également. Il est juste regrettable qu'il soit tellement surréaliste. On est dans un pu milieu élitiste, avec quand même une jeune fille qui depuis toute gamine est traînée dans les musées et autres lieux culturels afin de l'éduquer plus tard à la critique du vin. C'est un peu beaucoup. D'ailleurs les auteurs tentent d'ajouter assez maladroitement d'autres personnages qui viendraient du peuple, mais on n'y croit pas trop. On est vraiment dans un petit microcosme et j'aimerais parfois qu'on en sorte pour casser cette image du vin, art de vivre à la française, alors que c'est quelque chose de plus populaire. Bref.

D'ailleurs c'est dommage cette image quand au final l'héroïne n'y connaît pas grand-chose en vin et voit surtout son talent reposer sur son nez, plus que sur ses connaissances de cet alcool. Il ne connait pas les cépages, ni les châteaux ou les millésimes. Tout repose sur des associations de goûts, des odeurs ou des ambiances et atmosphères auxquels chaque dégustation lui fait penser, mais elle est incapable de citer un vin...