Des tacos et des flingues dans le Bronx apocalyptique
1. L’histoire : Un trader piégé qui troque son costard pour un tablier blindé
Dans cette uchronie new-yorkaise des années 80, Ed Reed est un trader arrogant et sans scrupules, accro aux coups juteux dans les tours de verre de Manhattan. Mais un coup de fil fatal de sa patronne – un piège tendu par son boss pour couvrir une magouille financière – le transforme en bouc émissaire : il signe sa propre condamnation à mort sans s’en rendre compte. Laissé pour mort par son “ami” Bob, Ed renaît sous une nouvelle identité et replonge dans le monde des food trucks, héritage de son père. À New York, gangrénée par la drogue Zomb qui mutile les junkies en zombies cannibales, ces camions ambulants servent de bouffe le jour et de justiciers nocturnes, autorisés par les flics à régler les comptes à coups de mitrailleuses et de drifts endiablés. Aidé d’une ex-petite amie journaliste, Brooke, qui creuse le complot, et d’une apprentie cuistot badass, Yu, Ed navigue entre mafieux véreux, politiciens corrompus et hordes affamées, dans une course poursuite qui sent le hot-dog grillé et la poudre à canon.
2. Dessin et scénario : Un trait dynamique et un récit qui dose ses folies avec malice
Le dessin d’Edoardo Audino, pour son premier album en France, frappe par son énergie cinématographique : des planches qui claquent comme un film d’action des 80’s, avec des poursuites en food truck qui fusent et des gunfights où chaque impact a du punch. Les décors de New York crasseux, rehaussés par les couleurs vives et vintage de Laura Cerutti, donnent une vraie immersion dans cette mégapole pourrie jusqu’à l’os.
Côté scénario, c’est là que Nicolas Jarry m’a vraiment convaincu : j’ai aimé comment il assemble un méli-mélo déjanté – zombies drogués, complots financiers, bastons mafieuses et customisation de camions façon Mad Max / Twisted Metal – sans jamais que ça déborde en chaos gratuit. L’intrigue progresse avec une cohérence surprenante, dosant les révélations et les twists pour que chaque élément (du passé d’Ed à la culpabilité de Bob) nourrisse l’ensemble, tout en saupoudrant des dialogues gouailleurs qui font mouche. Ça crée un polar cynique et nerveux, où l’absurde sert une satire acide des excès capitalistes, sans forcer le trait.
3. Mon avis général : Un opener pop et punchy qui appelle la suite
Au bout du compte, ce premier tome de Food Truck War est une bouffée d’air frais dans le paysage BD d’action : fun, référencé et addictif, même si le héros principal reste un chouia lisse face à ses seconds rôles plus charismatiques. On sent le potentiel d’une série qui pourrait creuser encore plus ses délires, et ça se termine sur un cliffhanger qui donne envie de commander le prochain menu. Pas révolutionnaire, mais sacrément divertissant pour une virée nocturne en camion.
En bref
Un polar uchronique qui mixe zombies, finance et food trucks justiciers avec un humour noir bien dosé – idéal pour une lecture speed et savoureuse.








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