Réapprendre à s'aimer malgré les blessures
Ce 3e titre de Migino Yagi est une émouvante histoire de reconstruction qui va droit au coeur et matérialise de manière émouvante les peurs liées à la perte de notre apparence initiale. Bravo ! J'ai juste un petit regret, que la couverture française ne conserve pas les constellations de la japonaise. Dommage vu la symbolique.
Mais pour ce premier titre en France, l'autrice frappe fort et juste. Elle imagine ici, dans un décor campagnard de carte postale, la rencontre entre un apprenti bibliothécaire aux brûlures notables et un jeune amateur de photographie qui ne prend que des paysages mais qui se retrouve fasciné par lui.
Ancien mannequin qui a dû arrêter sa carrière suite à de graves brûlures, Makito a trouvé calme et sérénité dans ce refuge qu'est la petite bibliothèque de campagne où se rend Tensei. Cependant, il n'a pas encore digéré cet accident et ce lieu est également une cachette pour lui. Il faudra sa rencontre avec Tensei pour lui redonner confiance en lui.
J'ai été très touchée par le récit de cette reconstruction. Certes l'autrice survole parfois un peu son sujet, prenant beaucoup de pages pour nous décrire la relation de Makito à son corps et son apparence à travers l'objectif, mais aussi peu pour approfondir leur relation qui est assez vite définie et évolue peu ensuite. Mais c'est extrêmement touchant de le voir se confronter à son image, qui a bien changée depuis ses débuts comme mannequin, via l'objectif de Tensei, qui va le capturer à nouveau.
Il y a une symbolique très forte dans ce médium qu'est la pellicule photo pour quelqu'un comme Makito dont le corps a pris feu et qui a été durablement changé ensuite. C'est beau alors que ce soit à nouveau via la photo qu'il se retrouve et apprenne à s'accepter grâce au pouvoir de séduction qu'il va exercer sur le photographe derrière l'appareil. La sensibilité, les mots de Tensei, sont ainsi très bien choisis et fond mouche. Il aime ses brûlures qui sont telles une voie lactée. Il l'aime pour ce qu'il est et non son identité genrée. Que c'est rafraîchissant comme parole.
Alors certes, tout est un peu cousu de fil blanc et même les scènes censées venir pimenter un peu le final et l'agiter, sont au final bien gentillettes et un peu facile, mais on pardonne devant tout de bons sentiments, exprimés en plus avec bienveillance et douceur, dans un cadre rassurant, permettant cette reconstruction longtemps souhaitées mais non trouvées auparavant. C'est une très belle rencontre.
En bref
Nouveaux sujets intéressants : la reconstruction après un accident, la redécouverte de soi via le regard de l'autre, apprendre à s'aimer à nouveau malgré sa nouvelle apparence. Etoile filante y réussit avec brio malgré un scénario un peu trop cousu de fil blanc où on a l'impression que les obstacles sont de faux problèmes ajoutés parce qu'il faut bien en mettre... Mais l'émotion est là et le message très beau.








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