Apprendre à voler

Comme en romance traditionnelle, je trouve qu'on voit assez peu dans le boys love de romances se déroulant dans le monde des sciences. J'ai donc sauté sur l'occasion d'en découvrir une. 

Tends les mains et vole est le deuxième titre de Nonono Yamada à qui on doit également A genoux suppliant d'être aimé (que je n'ai pas lu) et Rhetoric dont je vais bientôt vous parler et avec qui il y a des similitudes. L'autrice semble aimer les histoires difficiles avec des personnages heurtés. 

Dans celle-ci nous sommes dans une fac de sciences avec deux étudiants chercheurs très différents. L'un assure et correspond à tout ce qu'on attend de lui, tandis que l'autre est plus fantaisiste et travail sur un prototype d'oiseau mécanique pour préfigurer le vol humain, ce qui ne plaît pas forcément à ses professeurs qui attendent autre chose de lui. 

L'autrice oppose ainsi, ici, avec Chikara et Satomi, les rêves d'enfants contre les traumas. Le premier étant encore très pur, naïf et porté par ses rêves, alors que le second est au contraire marqué par la noirceur de son passé, ce qui l'a figé dans le temps. Mais la rencontre des deux va faire bouger les lignes et questionner.

Sur le papier, je trouve la rencontre très intéressante mais je n'ai pas été fan de la mise en scène et des choix scénaristiques faits. L'autrice accumule un peu les clichés, depuis la caractérisation des personnages jusqu'à leurs actions, et je ne suis pas une grande fan de ceux présentés comme de froids psychopathe qui dévoient les gentils garçons angéliques... Cela me met très mal à l'aise. Et si, hormis la fascination pour le tatouage de phénix de Satomi qui rappelle la passion de Chikara pour les oiseaux, le démarrage de leur relation n'est pas sain, il est même perturbant et dérangeant. La poursuite également.

En revanche, le volet scientifique et l'entraide qui nait de leur relation, leur permettant de trouver et réaliser leur rêve est touchant, même si un déséquilibre, cette fois inverse, persiste. Il y a donc de l'idée mais le choix d'aller vers une fausse noirceur m'a dérangée surtout que celle-ci repose sur des éléments bien trop peu développés pour avoir une vraie crédibilité. Là, ça fait artificiel... C'est dommage parce que l'ambiance mélancolique du titre, les blessures des deux garçons avaient tout pour me plaire.