Les couleurs de l'amitié et...
Nouvelle histoire de romance entre amis d'enfance, là aussi on en a lu plein et pourtant les autrices, comme Miso Umeda, parviennent encore à joliment renouveler le genre, ici avec une colorisation très douce et personnelle qui m'a fait fondre.
Miso Umeda, c'est Katô, mon voisin de classe et Mimasaka et le petit cochon égaré, deux autres oneshots romantiques doux et amusants où elle aime jouer avec les codes classiques pour gentiment les détourner, comme avec ce dernier où l'un des héros est un peu grassouillet, dixit le résumé.
Ici, nous sommes dans une jolie petite ville de campagne entre mer et montagne, où Yoshiyuki et Daiki sont amis depuis que le premier y a emménage et que le second l'a aidé quand il se faisait embêter. Depuis, ils forment un duo atypique, Yoshiyuki étant calme et sérieux mais Daiki un peu bête et très populaire. Sauf que la fin du lycée se profile et il va falloir faire des choix.
Sur le papier, c'est à nouveau très classique. Un garçon amoureux en secret de son meilleur ami qu'il voit passer d'une fille à l'autre mais dont il aimerait rester proche même après le lycée sans oser le lui dire, on a déjà vu ça à la pelle. La petite touche en plus ici, en dehors de l'écriture vraiment toute douce de cette relation d'amitié et du cadre charmant de la petite ville, c'est la passion de Daiki pour les tissus et la teinture, héritier qu'il est d'une famille d'artisans du kimono. Ainsi, quand il voit Yoshiyuki, il ne voit en couleur. Et ce genre de poésie j'adore !
Ainsi quand la vie va les séparer et qu'ils vont se retrouver un an plus tard, que des sentiments vont éclore et qu'ils vont devoir apprendre à les gérer et les partager, il y a toujours en arrière-plan cette touche artisanale, artistique, qui apporte un regard très doux et tendre. Même si c'est mince, j'ai beaucoup aimé cette petite nouveauté dans un récit somme toute cousu de fil blanc. Cela m'a rendu les héros encore plus attachants, surtout Daiki qui est un peu bête mais pas méchant et qui va prendre les choses en main, mais sans forcer, quand il va enfin comprendre les sentiments qu'il se cachait.
Car il est aussi question, avec une certaine finesse, de l'hétéronormativité de notre société qui peut pousser certains homosexuels à se rendre compte tardivement de leur orientation après bien des relations ratées car on ne leur a jamais montré qu'un seul schéma de relation. J'ai trouvé intéressant que cela soit posé même subrepticement.
ATTENTION : L'histoire cependant s'arrête avant la fin du volume laissant la place à une autre histoire courte de l'autrice qui n'a rien à voir où on suit deux garçons qui ont été au lycée ensemble avec un an de différence où l'un doute des sentiments de l'autre, pensant que c'est histoire de faire de, alors que l'autre l'aime depuis bien longtemps. Mignon mais aurait mérité plus.
En bref
Quand les couleurs de l'amitié deviennent les couleurs de l'amour, une passion pour la teinture peut être révélatrice d'une autre passion, et Miso Umeda a raconté avec un charme certain le transformation de cette amitié en amour. J'ai aimé la place de l'artisanat et de l'art. J'ai aimé la poésie et la tendresse du titre. Je regrette juste que cela soit si court et qu'on ait une seconde histoire qui n'a rien avoir ensuite T.T








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