Un final épique dans l’arène
1. Une légende de sang et de trahison
Dans l’univers impitoyable d’Empires, ce cinquième et dernier tome suit Jorn, lieutenant de la Compagnie des Lames Brisées, une bande de mercenaires endurcis. Après une mission réussie pour le doge Qoras, un tyran perfide, la compagnie refuse de se lier plus longtemps à lui. Mais Qoras, menacé par le conseil, ourdit un piège machiavélique : il accuse la capitaine Valia de trahison, la fait arrêter et révèle sa grossesse – fruit de sa liaison avec Jorn. Pour sauver Valia et leur enfant à naître, Jorn est contraint de combattre ses propres frères d’armes dans une arène impitoyable, devenant un gladiateur malgré lui. Ce récit indépendant, comme les précédents tomes de la série-concept, puise dans l’héritage de Gladiator pour explorer la survie, la rage et la révolte contre un pouvoir corrompu, au cœur d’un empire en déliquescence.
2. Un dessin immersif et un scénario brutalement efficace
Le dessin : Oleg Okunev, d’après les story-boards d’Andrea Cuneo, livre un travail visuel solide et dynamique, avec des planches qui capturent l’intensité des combats d’arène. Les décors sombres et détaillés, des geôles aux foules hurlantes, sont rehaussés par les couleurs riches de Vincent Powell et Amélie Picou, qui alternent ombres oppressantes et éclats sanglants pour une immersion totale. Les expressions des personnages, marquées par la souffrance et la fureur, ajoutent une couche émotionnelle sans excès.
Le scénario : Nicolas Jarry signe un récit rythmé et sombre, et ce que j’ai particulièrement aimé, c’est sa capacité à condenser une tragédie personnelle dans un cadre épique et historique. Inspiré des arènes romaines et de figures comme Néron, il explore avec finesse la descente aux enfers de Jorn – de héros à bourreau forcé – tout en tissant des thèmes de trahison et de rédemption. Les manipulations du doge et la tension psychologique autour de la grossesse de Valia ajoutent une profondeur intime à l’action bourrine, rendant chaque combat chargé d’enjeux humains. Même si c’est classique, le rythme implacable et les complots bien huilés maintiennent une vraie tension, fidèle à l’esprit dark fantasy de la série.
3. Mon verdict : un clap de fin solide pour une saga inégale
Empires boucle sa boucle avec ce tome qui honore le concept de légendes indépendantes : divertissant, violent et immersif, il offre une conclusion haute en testostérone qui plaira aux fans de fantasy épique. Les échos à Gladiator fonctionnent bien, et l’ensemble respire la rage contre l’oppression, avec une immersion qui fait mouche. Cela dit, comme pour les autres volumes, on regrette un peu l’absence de liens plus forts entre les histoires – ça crée une frustration pour ceux qui aiment un univers interconnecté. Le scénario reste prévisible par moments, et sans être révolutionnaire, il remplit son contrat de divertissement sombre. Un bon final pour une série qui aura su mêler réalisme brut et flamboyance.
En bref
La Compagnie des Lames Brisées est un final tragique, inspiré des arènes antiques, qui explore la survie et la révolte dans un empire corrompu. Efficace pour les amateurs de dark fantasy, malgré un manque de surprise.








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