Critique de C'est où, le plus loin d'ici ? #1
par MassLunar le mar. 28 oct. 2025 Staff
Périple post-apo du péril jeune
C'est où le plus loin d'ici ? Cette question peut être considérée comme le fil conducteur de cet étrange graphic novel dans lequel Sa majesté des mouches se querelle avec le post-apo et l'étrangeté, le tout dans une quête tragicomique animé par l'absurdité et la violence. Un comics singulier, qui risque de laisser quelques égarés sur sa route mais qui se révèle hypnotique...
Dans une terre postapocalyptique, des groupes d'ados et jeunes adultes (mais surtout pas adultes) se livrent bataille dans des territoires conquis. L'un d'eux, la bande du collège, se retrouve désemparé lorsque l'un des leurs disparait mystérieusement. Bon gré mal gré, ils décident de retrouver Sid la fugueuse et se lancent dans un périple burlesque et violent où ils se heurteront aux autres groupes de survivants et aux mystérieux étrangers.
Le scénariste Matthew Rosenberg et le dessinateur Tyler Boss, tous deux officiant dans le comics et graphic novel, nous conte leur version de Sa majesté des mouches ou du post-apo à hauteur de jeune adulte dans un récit étrange, parfois violent, parfois drôle où l'important n'est pas le but du voyage mais plutôt le voyage en lui-même.
Si vous préférez les intrigues structurées et solides, vous risquez d'être rebuté par la folie narrative de ce premier tome de C'est où le plus loin d'ici ? . En effet, chaque rencontre est imprévisible et les auteurs nous font basculer dans un post-apo guidé par une douce folie à la manière d'une Alice qui tombe dans le puits. La bande du collège ( qui semble être la plus normale de ce monde) se confrontera tour à tour à des communautés hautes en couleurs comme le clan du Big Businness et leurs masques de cochons, des jeunes grimés en vieux ou encore une bande de forains gentiment désaxés. A travers ces différents groupes, les auteurs dépeignent une vision caricaturale et grimaçante du monde d'avant comme les Big Business et leurs costumes de banquiers dont le repaire se situe dans une banque ou encore les employés d'un wallmart devenue une guilde de fournisseurs et de marchands affichant en permanence un sourire serviable sur la figure. Dans ce futur post-apo, les vestiges du monde passés survivent dans un semblant de culture désaxé et caricaturé.
Les auteurs ajoutent également une pointe de mystère avec la présence des étrangers, de longues figures aux corps souples enveloppées dans une tenue noire et le visage camouflé, une véritable ombre dans ce tableau aux couleurs enfiévrés.
Ce premier tome d'une trilogie ne laisse pas indifférent mais il nécessite un certain lâcher-prise face à sa toile de fond un peu folle, son absurdité et son imprévisibilité. Le style rétro de Tyler Boss donne un ton nostalgique et punk à ce comics avec une petite emphase sur le vynile. Pour un peu, cette bd est à lire sous le son d'un album punk-rock. De même, les tons graphiques sont noyés sous une colorisation parfois criardes atténué ou accentué par les différents lieu, la maison sinistre des personnes âgées ou encore la fête foraine lumineuse. Face à ces ingrédients et son importante galerie de personnages, C'est ou le plus d'ici ? n'est pas un comics qui s'appréhende facilement mais, plus le périple avance, plus le lecteur s'attache à cette ambiance dissonante dont les désaccords finissent par nous plonger dans le rythme.
En bref
Un premier tome d'une trilogie de graphic novel post-apo qui entremêle la violence de Sa majesté des mouches avec une touche de folie burlesque qui apporte son lot de questions. La meilleure manière d'appréhender ce récit original : tomber dedans et accepter de se perdre dans ce monde étrange, reflet d'une Terre d'avant, où les ados refusent de devenir adulte. C'est où le plus loin d'ici ? tome 1 est un comics atypique et hypnotique.
Positif
Un monde post-apo traité de maniére étrange et fou avec des reflets caricaturaux du monde d'avant
Une ambiance graphique originale entremêlent un chara-design rétro et simple dans une ambiance de folie et de nostalgie
Un quête tragicomique dont l'imprévisibilité fascine
Negatif
Un comics pas forcément facile à appréhender dont l'atmosphère si particulière risque d'en laisser quelques-uns sur le chemin.
Le style de Tyler Boss souffre d'un peu de raideur








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