Ultramega tranchant triples mains !

Trois ans après la sortie du premier tome, Delcourt propose depuis fin septembre le final explosif de Ultramega, le comic-book de James Harren hommage au tokusatsu, films et séries japonaises peuplés de personnages à pouvoirs et de monstres gigantesques, les fameux kaijus. Trois ans, c'est également le temps que les lecteurs américains ont du attendre entre les deux grands arcs de la saga, le dessinateur ayant eu besoin de ce temps pour finaliser les derniers numéros longs de quarante à soixante pages.

Après une nécessaire relecture du premier Ultramega histoire de me remettre les détails principaux en tête, je me suis donc plongé dans cette suite et fin...et le cinquième chapitre un chouïa confus m'a rendu un poil perplexe. Le scénariste/dessinateur nous fait visiter d'autres mondes, des planètes qui ont aussi connu des conflits et sur lesquelles vivent également des monstres et autres créatures mutées. Certaines veulent aider les terriens tandis que d'autres ne pensent qu'à la destruction et à la conquête...

J'avoue avoir eu quelques difficultés à "rentrer" dans cette dernière fournée d'épisodes, notamment à cause de la narration particulière de James Harren, assez nébuleuse et elliptique par moments. L'auteur ne se montre pas non plus toujours convaincant dans le traitement des personnages principaux, perdus dans le chaos d'une vie dédiée aux combats et à la survie dans des conditions cauchemardesques. Se démarque tout de même le parcours du jeune Noah, qui accomplit les étapes rituelles du voyage du héros, passant même par l'inévitable séance d'entraînement surveillée par un vieux maître (ne manquent plus que les montages et musiques eighties). 

Bref, c'est encore une fois le chaos (un chaos toujours plus cosmique)...la nature même d'Ultramega...mais James Harren m'a souvent perdu en chemin tout au long de ces plus de 250 pages. L'écriture a ses défauts... par contre, la partie graphique tabasse toujours autant ! Je ne vais pas être original par rapport à mon billet du tome 1 car les planches dégagent ici aussi cette énergie de dingue, les qualités du dessin d'Harren ayant la place pour se déployer dans ces chapitres à la pagination étendue, orchestrant un mélange impressionnant d'action et de body-horror, de coups qui réduisent les corps en morceaux, fracassent des immeubles et déplacent des montagnes !