Critique de l’intégralité de la série "Neon Genesis Evangelion" est mondialement connu par la série TV sortie en 1995. En 1994 débute l’adaptation manga se basant sur le même scénario. Le quatorzième et dernier tome est enfin sorti fin 2014, mais que vaut cette adaptation? An 2000, la terre est dévastée par un astéroïde appelé par la suite « Second Impact ». La véritable cause, connue quinze ans plus tard, est un ange. L’humanité s’est en partie relevée et a construit les Evangelions, sorte de robot géant humanoïde pour combattre les anges. Shinji Ikari est appelé par son père, qu’il n’a pas vu depuis 10 ans, pour combattre à bord de l'Evangelion et éviter que l’humanité sombre. Vingt ans ! voila le temps qu’il aura fallu à Yoshiyuki Sadamoto pour nous proposer sa vision d’Evangelion. Reprenant les grandes lignes de la série TV, l’auteur apporte sa touche personnelle. Elle est visible à travers des modifications d’évènements, des scènes supplémentaires, l’ajout de passé de certains protagonistes, ou encore des personnages plus humains. Malgré son aura, la série TV souffre d’un scénario complexe, mal expliqué et rapidement conclu, laissant ainsi un sentiment d’incompréhension au spectateur. Grâce a une parution très lente, le Mangaka a pallié à ces nombreux problèmes scénaristiques. Cette adaptation est plus réfléchie, aboutie et les personnages ont des réactions plus naturelles. La force d’ « Evangelion » est son scénario. Classé dans la catégorie Shonen à tort, celui-ci n’a rien de l’aventure d’un héros en quête de puissance. L’histoire recèle de nombreuses révélations et de symboles qui sont découverts au fur et à mesure de lecture, mais elle reste complexe et dense. Rapidement nous voyons que les Eva ne sont pas de simples robots et renferment un secret bien plus grand que leurs rôles initiaux. Ce monde détruit, dans lequel les humains possèdent une technologie avancée, est sublime. Les combats contre les anges ne s’étalent pas sur plusieurs volumes, et sont très intenses. Les anges sont tous différents et le manga ne suit aucunement un schéma type. La motivation et la relation de chaque personnage donnent énormément de profondeur à l’histoire. La série est une ode à la vie, la recherche de soi et le courage d’affronter l’avenir. Les évènements ne sont qu’une grande fresque sur l’humanité et son futur. Difficile d’énumérer toutes les qualités de ce manga. Le dessin est sublime, malgré ses vingt ans, il n’a rien à envier aux productions actuelles. Extrêmement précis et détaillé celui-ci est identique tout le long de la série. Les détails sur les décors sont impressionnants, beaux et réalistes. L’auteur aura pris son temps, mais le résultat est là. Glénat s’occupe de la publication en France depuis le début de la série en 1998. Commencée par les volumes arc-en-ciel sans jaquette, la série a eu droit à sa ré-édition avec jaquette amovible. Les onomatopées sont 100% traduites jusqu'au tome 8, pratique courante il y a 15/20 ans, cela ne gêne pas, mais ça surprend. La traduction du nom du personnage a été revue pour le personnage de « Lei » en « Rei » comme dans la série TV, mais quelques « lei » subsistent encore dans le premier volume. L’impression des vieux volumes laisse à désirer, il est parfois trop contrasté et l’image perd en détail. Nous pouvons aussi remarquer que certaines bulles sont trop près de la pliure et la vignette est absente sur le dos (tranche) du tome 10. À noter que l’édition reste tout de même de bonne qualité, mais les nombreux défauts gâchent la lecture. Heureusement que la présence de superbes pages couleurs, de quelques croquis et d’interviews rattrapent un peu. « Neon Genesis Evangelion » est un monument du manga, cette adaptation papier est supérieure à la série TV en tout point. Les néophytes découvriront un nouvel univers et les fans de la série ont ce qu’ils attendaient depuis des années : un « Evangelion » complet et compréhensible sans perdre la densité de son scénario. Jetez-vous dessus, avec un OST de la série en fond.