Berserk est très violent, mais ce n'est pas sa seule caractéristique. Le plus marquant est l'absence de "bien" à proprement parler. Les chevaliers, les nobles et le clergé semblent aussi mauvais que les démons et les mercenaires. Quant au héros, il se distingue simplement parce qu'il est plus torturé et désespéré que les autres. Bien qu'étant du genre heroic fantasy, Berserk représente la guerre avec dureté et réalisme. Les dessins gagnent en détails tout au long des tomes, à l'image du héros dont les cicatrices ne disparaissent jamais. Au final, on obtient une œuvre cohérente et passionnante, sans compromis. Ou plutôt, le manga reste cohérent jusqu'aux tomes 20-25. Berserk entame alors sa transformation vers un monde beaucoup plus manichéen, dans lequel se battent le bien (représenté par Guts, alias le faucon noir) et le mal (représenté par Griffith, le faucon blanc). Guts se voit même accompagné de sa propre troupe de choc à l'apparence beaucoup plus shonen que seinen. Le monde, et les personnages qui l'habitent, se transforment également pour assurer la transition. En fait, ce manga nous fait passer, en quelques tomes, d'une véritable boucherie à un Dragon Quest tout gentil. Néanmoins, on est pas trop gêné. On prend rapidement plaisir à lire la deuxième partie, et on considère les premiers tomes comme du passé, ou comme une sorte d'introduction. Et même si le rythme de parution est très long, on est heureux que l'auteur ne perde jamais le fil de sa narration (contrairement à Bastard, par exemple). Au final, en modifiant ainsi l'histoire, l'auteur à donné des promesses (une aventure épique) qu'il est incapable de mener à terme en raison d'un rythme de parution très faible. Ce qui est sûr, c'est que le manga vaut la peine, mais on aimerait vraiment connaitre la fin ...