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Critique de La Petite Sirène

par terry le sam. 20 févr. 2016

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Si vous n'avez pas peur des versions très très modifiées, voire trash, de contes connus, alors essayez la petite sirène de Junko Mizuno... Ici les sirènes ne sont plus 7 mais 3, avec chacune un caractère bien distinct: La brune Tura est obsédée par la vengeance envers les humains qui ont tué leur mère et nettoie compulsivement la grotte sous-marine des algues qui l'envahissent, Julie la rouquine adore les méduses qu'elle trimballe partout avec elle avec des chaînes et Aï la blonde gironde passe son temps à manger et pondre des gosses eus avec les pêcheurs... S'il n'y avait que ça! Mais leur palais sous-marin est un bordel où elles piègent les humains afin de les dévorer, la sorcière est en réalité un dragon lubrique chez qui Julie va chercher la drogue pour Tura, et qui la poursuit de sa concupiscence, et en guise de prince on va avoir Suekichi, petit sous-fifre minable de son grand frère, maître du clan Utsumi sur une ville flottante, et responsable de la tuerie qui couta la vie à la mère des sirènes. L'histoire, ponctuée de meurtres et viols, n'a vraiment pour point commun avec le conte d'Andersen que la volonté de la petite sirène d'avoir des jambes pour l'amour d'un humain... Tout le reste est profondément modifié, et tant mieux car on ne s'ennuie pas une seconde. Malgré des personnages au style SD ou chibi, on est clairement dans de l'adulte avec des sirènes prostituées aux roploplos pas raplaplas, et touts les personnages sont pas mal névrosés! Le tout traité dans des couleurs cassées, malsaines et vénéneuses avec un trait aux arabesques psychédéliques pour mieux nous immerger dans cet univers angoissant... Cependant, la violence n'y est pas gratuite, mais plutôt pour nous montrer que justement on peut se tirer de la spirale de la névrose et de la brutalité grâce à l'amour et aux projets; car même si on ne peut pas dire que l'histoire ait une fin heureuse (Tura s'apercevra un peu tard de l'inanité de sa vengeance), ça ne se termine pas tout à fait mal quand même... un peu comme chez Andersen en fait. Une super lecture, n'hésitez pas à plonger vous aussi dans les flots empoisonnés de ce conte cruel qui ressemble à un cauchemar en roue libre! A la fin du tome, on peut lire un petit récit bonus muet (tout aussi malsain et déjanté je vous "rassure"), "Mina", sur une jeune fille recueillant chez elle une petite méduse violette, qui la récompensera bien mal de sa sollicitude... On peut dire que Mina subira un tsunami d'ingratitude!

En bref

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