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Critique de Alice in Borderland

par Koala Barbu le mar. 26 avril 2016 Staff

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Alice in Borderland (Imawa no kuni no Arisu) est un shonen écrit et dessiné par Haro Aso. Il est prépublié entre novembre 2010 et mars 2016 dans les magazines Shonen Sunday Super puis Weekly Shonen. En France, le manga est publié par Delcourt. Il y a actuellement 17 tomes sorties au Japon et 14 en France. Synopsis : Ryôhei Alice, élève au lycée, est l’archétype du « loser » qui ne trouve pas sa place au sein de la société. Avec ses amis Daikichi Karube et Chôta Segawa, ils rêvent d’évasion et d’une vie plus agréable. Un soir, en attendant le premier train, ils assistent à un feu d'artifice et se retrouvent transportés dans le monde parallèle de Borderland. Dans ce monde les règles sont simples : pour pouvoir survivre il faut participer à des jeux cruels illustrés par des cartes-à-jouer. Chaque couleur de carte correspondent à un type de jeux (par exemple le cœur corresponds aux jeux psychologiques) et le nombre en définit la difficulté. Les gagnants récupèrent ce nombre sous forme d’un VISA correspondant au nombre de jours pendant lesquels ils peuvent encore survivre dans Borderland. Quant aux perdants… la sentence est la mort ! Critique : Ne passons pas par quatre chemins et présentons les fait : Les mangas de type survival, il en existe à la pelle. Du survival horreur débile au plus psychologique, Il y en a pour tous les goûts et pour tous les âges (bon ok, en dessous de 12 ans on évite quand même). Que ce soit Battle Royal, Gantz, Rabbit Doubt, King’s game, Mirai Nikki… voir même le début de Yu-Gi-Oh (lol !), on ne peut pas dire que les œuvres de ce type soient rares. Et ne parlons même pas de l’univers cinématographique, où les films de petits jeux macabres sont omniprésents. Par conséquent, certains pourraient à juste titre clamer l’overdose et donc bouder le genre... Et pourtant vous auriez tort de faire ça ! Alice in Borderland est la petite perle cachée dans l’océan. La petite étoile dissimulée par les nuages. Le manga mérite largement le détour, et est, pour ma part, l’un des meilleurs dans sa catégorie. Tant sur les idées que sur le déroulement des jeux, c’est brillant ! Le principe de « chaque couleur de carte = un type de jeu » dont la difficulté croit avec le nombre présent sur la dit-carte est une trouvaille intéressantes qui apporte une vrai signature au manga. Notre immersion est maintenue par un système de VISA, qui oblige les personnages à participer aux épreuves, sous peine de mort. On est tenu en haleine, par le suspense et le mystère parfois à la limite du supportable (bordel ! On veut savoir ce qu’ils foutent là, putain !!!). Les jeux sont haletants et prenants, on est fasciné par l’imagination de l’auteur inventant des jeux toujours plus sadiques et originaux. Puis, Européens chauvins que nous sommes, on apprécie aussi la référence au roman de Lewis Carol, avec un héros qui s’appelle Alice, spécialisé dans les jeux de type « cœur » (sans compter les nombreuses autres références). Concernant le dessin, il est efficace, détaillé et sert l’ambiance du manga. Sans être particulièrement magnifique, il est plus que correct. C’est donc du bon divertissement… mais pas que ! En effet, je pense que ce qui place Imawa no Kuni no Alice parmi les meilleurs, c’est son effort tant sur la forme que sur le fond. Si les épreuves sont trépidantes et immersives, les réflexions sur la valeur et le sens de la vie sont habilement disséminés. Si le thème a déjà été abordé mille fois, le manga ne le traite pas qu’en surface et va au bout des choses. En effet, les personnages sont bien construits, et tout est mis en œuvre pour qu’on suive l’évolution de ceux-ci tout en apportant des éléments de réflexion. Le sens de la vie est-il proportionnel à la fragilité de celle-ci ? Tous les moyens sont-ils bons pour survivre ? Au final, les « autres » ne sont-ils pas aussi dangereux que les jeux ? Du coup, qu’est-ce qui nous différencie des bêtes sauvages ? La notion de groupe n’apporte-t-elle pas son lot d’aliénation ? Comment continuer à sourire dans un monde régit par la cruauté ? etc, etc. Alternant entre horreur et moments de poésie, on souffle difficilement et l’expression « prendre au tripes » est l’expression la plus appropriée pour définir ce qu’on ressent tout du long. Bon, le manga n’est pas parfait non plus. Quelques défauts viennent se glisser dans le manga mais on lui pardonnera aisément. Déjà, il y a beaucoup, mais BEAUCOUP de flashback. Donc pour ceux qui sont allergiques à la surabondance du procédé, vous risquez d’en avoir des boutons. Après, ceux-ci sont nécessaires (pour la plupart) car ils sont bien souvent à la base des thèmes abordés. Le problème est qu’il y en a quasiment pour tous les personnages, même pour ceux dont on s’en fout. Ce qui conduit naturellement au deuxième défaut : presque tous les personnages, même secondaires, sont construits de façon détaillée. Et des personnages… il y en plein ! Du coup ça alourdit le récit et ralentit l’intrigue (alors que nous on en peut plus d’attendre). On peut également dire que certains personnages sont insupportablement clichés…. Mais bon, c’est le cas dans 90% des mangas donc est-ce que c’est un vrai défaut… ? Conclusion : Non content d’être un bon divertissement qui prend aux tripes, Alice in Borderland se paie en plus le luxe de chuchoter deux-trois trucs au cerveau. Un manga qui gagnerait à être plus connu ! Critique originale :http://lekoalabarbu.over-blog.com/2016/04/dossier-manga-alice-in-borderland.html

En bref

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