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Critique de Sex infinity

par Pulsifer le mar. 30 août 2016

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« Sex Infinity » (« Oppai Infinity » en v.o.) est un recueil de 3 histoires principales de trois chapitres, plus 2 courts chapitres individuels en couleurs, et 1 histoire d’un chapitre à la fin. Il n’y a pas vraiment de thème d’ensemble contrairement à d’autres Sans Interdits. Akaneshinsha voulait que l’infidélité figure dans le titre, Erect Sawaru non, du coup ils ont placé le bouquin sous le thème des (gros) seins (« oppai »), ce qui revient à ne donner aucun thème puisque c’est la norme du manga hentai. Taifu a carrément enlevé du titre les tentatives de thématisations, mais a rajouté (ou conservé ?) dans son synopsis le thème des « relations de couples ». Pas vraiment convainquant. Il faut également noter que le recueil contient à la fois du contenu dit vanilla et du contenu plus sale. Au Japon les magazines de prépublications, comme « Comic Tenma » et bien d’autres, mélangent ces deux types de contenus comme s’ils n’étaient pas si différents (alors que « l’alternatif » ou « l’extrême » est bien mis à part) ce qui explique pourquoi ils se retrouvent dans un même tankoubon. Les deux courtes histoires en couleurs (celle dans le volet dépliant et l’autre) sont plutôt inintéressantes. Leur seul intérêt est d’être en couleur, ce que je trouve personnellement très insuffisant. Les illustrations couleurs du volet sont remarquable, mais plus de par leur taille que leur qualité. L’histoire des « Gros Seins » est donc une « vanilla story ». Elle implique donc la représentation de rapports sexuels classiques entre un simple couple, cependant, Sawaru dessine déjà cela d’une manière assez sale, à grand renfort de dégoulinages de liquides corporels et de vagin béants. Le « boobs bouncing », est assez bien rendu et était probablement attendu des amateurs du genre. Et la chute du dernier chapitre sauve un peu l’histoire, car elle réussit à elle seule à excellemment rendre compte de l’excitation sexuelle dû aux gros seins, voire du sentiment amoureux. Le coup de « boucler la boucle » était très bien vu. Mais à part ça, il n’y a pas grand-chose ... L’histoire des « REC » commence comme une relation de couple classique pour finir en netorare dégueulasse, voire sombre. Par rapport à la précédente, il y a bien plus de choses à voir et à dire dessus. La narration est centrée sur le point de vu de Toya, celui qui est cocufié. Ce qu’on sait, c’est ce qu’il sait lui (les dialogues des partenaires sexuels de Mahiru sont en anglais non-traduit immédiatement parce que c’est bien dans cette langue étrangère que le jeune homme les entends). Le lecteur en vient à se poser les mêmes questions que Toya. On s’identifie donc naturellement à ce personnage, et celui-ci n’a pas vraiment un beau rôle, c’est à noter. Erect Sawaru a cherché à différencier les scènes filmées de son histoire de celles représentant directement les personnages, en faisant un travail sur le découpage des cases. Quand on nous montre le contenu d’une vidéo de 8mm, les cases sont grandes (2 par pages) et sur toute la longueur, ou 4 dans la largeur, ou alors elles sont dessinées avec d’autres effets particuliers. C’est assez efficace. Il y a une véritable progression dans l’histoire, contrairement à la première qui était très répétitive. D’abord l’introduction de la vidéo dans le couple, avec les premières vidéos de leurs rapports sexuels ; puis le départ, les échanges vidéos non-sexuels et sexuels, et la première 8mm de netorare ; et enfin, les deux dernières, plus obscènes et folles. Le scénario n’est peut-être pas toujours complètement maîtrisé (Mahiru n'a ouverte aucune des casettes de Toya ? pourtant elle répond aux premières, non ?), et le personnage de Toya reste un peu trop falot pour moi. Et la scène de BDSM fait un peu tâche à mon goût, même si elle est très bien dessinée ; c’est pour moi une représentation de catégorie sexuelle qui mérite d’être traitée à part. En parlant de choses bien dessinée, le contraste entres les corps noirs et le corps blanc dans la scène de gang bang final rend très bien visuellement. L’histoire entière est sujette à interprétation. Pourquoi Mahiru a trompée Toya, est-ce qu’on la forcée, est-ce qu’elle l’aime encore ? C’est au lecteur de se décider après avoir fini sa lecture ; l’intérêt de l’histoire perdure donc une fois qu’on la terminée. Pour moi, c’est comme si Mahiru forniquait avec Toya par l’intermédiaire de ses vidéos, elles sont autant de preuves d’amours, et si elles sont de plus en plus crades, c’est car l’éloignement et le manque se font de plus en plus sentir. « Love letter », la dernière histoire longue, est moins sale que la précédente, mais quand même plus que la première. Karuka Mikisaka est la présidente du bureau des élèves, et Miu Sûdo est amoureuse d’elle ; elle fait l’erreur de lui avouer sa flamme, et Karuka va se servir de sa déclaration pour faire pression sur elle et la faire violer par ces camarades de classes. Encore une fois, l’histoire progresse au fil des chapitres et ne stagne pas, même si ses évolutions sont assez téléphonées : la commanditaire du viol se fait violer elle-même sous la direction de l’ancienne violée, puis les deux jeunes femmes finissent pas se rejoindre et se retrouver dans la débauche. Les situations sexuelles n’ont rien d’exceptionnelles dans leur réalisation, mais elles sont suffisamment variées pour que cela suscite un certain intérêt. Et enfin, la dernière histoire, courte d’un seul chapitre, revient sur une « vanilla story ». Dans un décor réaliste très réussi, un couple fornique gentiment sous une lourde chaleur. L’idée est bonne, et l’ambiance pas trop mauvaise ; mais là même idée a été bien mieux réalisée ailleurs (je pense à « Atsui Hi Daradara » de Takemura Sesshu). Un mot sur l’édition : il y a un double problème au niveau des phrases en anglais dans la deuxième histoire. Certaines ne sont juste pas correcte (la faute à Akaneshinsha ?), ce qui est assez gênant puisque l'on se demande si c’est nous qui ne comprenons pas ou si il y a réellement un problème. Ensuite, les phrases citées puis traduites à la fin de l’ouvrage ne correspondent pas toujours exactement à celles que l’on y lit réellement (la faute à Taifu ?). EN CONCLUSION « Sex Infinity » d’Erect Sawaru est un recueil pas très bien équilibré, qui ne signe aucune réalisation remarquable mais sans faire réelement de fautes non plus. La partie « sale » est plus intéressante que la partie « vanilla », avis aux amateurs de la première catégorie donc. PS : Pourquoi traiter les mangas pornographiques différemment des mangas non pornographiques ? Perso, je ne vois pas. Alors laissons la soit disant « morale » de côté, ou utilisons là également dans les critiques des autres mangas ! Quant à savoir comment prendre du plaisir en lisant ce manga, c’est simple, en utilisant ce qu’on a sur les épaules et ce qu’on a sous la ceinture.

En bref

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