Je dis souvent à mes amis qu’il y a des mangas sur tous les sujets possibles, probablement à tort, mais Anus Beauté est venu l’été dernier confirmer cela. Evitons de tourner autour du pot, il s’agit d’un manga sur les hémorroïdes ! Généralement tout ce qui touche au trou du cul dans les mangas (de manière imagé hein) est un humour gras et scatologique (= caca, prout), et pas que dans les mangas d’ailleurs… Anus Beauté fait dans l’élégance, ou plutôt dans le médical. Aucune allusion au pet, et l’allusion à l’acte de déféquer n’est pas abordé que pour parler de la douleur lié à ce mal. L’humour est quand même de mise pour faire passer la pilule (et pas le suppo) d’un sujet aussi tordu, humour qui passe plus dans le caractère des personnages et des situations quant aux problèmes du quotidien (lié aux douleurs dû au mal qui les frappent). L’histoire qui enrobe le tout est clairement un prétexte pour aborder ce sujet dans le but de le rendre moins tabou et de donner des conseils et informations utiles aux lecteurs : Yakushiji est un lycéen qui souffre en silence (je vous laisse deviner de quoi), et essaye de faire bonne figure pour ne pas se taper la honte et que Komatsu, la fille qui lui plait, l’apprenne. Sauf qu’une autre fille de sa classe, Miura, l’a déjà grillé à cause de son comportement. Et pour cause, Miura connait bien le sujet et souhaite devenir proctologue. Elle décide de l’aider à avoir une meilleurs hygiène de vie, le soulager et l’accompagner jusqu’à sa guérison, mais aussi d’en faire son cas d’étude. Comme dans nombre d’œuvres à vocation ludique, on retrouve le binôme de celui qui donne les informations (prof, docteur, sage…) et celui qui les reçoit (disciple, élève…) somme toute classique mais efficace. L’auteur arrive à ne pas être trop glauque ou gênant en faisant des dessins suffisamment schématiques pour pouvoir lire son tome dans un lieu public. Seule la toute première scène du manga, un peu chaude, peux faire rougir les plus sensibles (et encore on voit rien). En dehors de cela, j’ai appris pas mal de trucs (symptômes, origines, règles de vie quotidienne pour éviter que cela empire, chirurgie…). Reste que 2 tomes c’est très court : le ratio scénario/information est trop faible, on se retrouve noyer dans des explications et des conseils dès les premiers chapitres et il faut pratiquement attendre le second tome pour avoir un rythme plus cool. Si l’auteur avait mieux distillé l’aspect ludique et ajouté plus de scènes de comédie dès le départ, Anus Beauté aurait pu durer un peu plus longtemps (pas beaucoup plus certes), mais aussi être plus accessible et plus fun. C’est le seul défaut que j’aurai à lui reprocher. Après, cela vient peut-être de moi mais pendant les jours de lectures et un peu après, Anus Beauté a eu un impact sur ma manière d’aller aux toilettes, un acte qui était machinal est devenu objet de doute (par exemple, il est dit que pousser trop fort est une des causes des hémorroïdes, mais comme savoir si on pousse ‘trop’ fort ???) Un bon manga que je recommande à tous ceux qui ne sont pas rebuté par un tel sujet ou l’aspect ludique d’un manga.