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Critique de All-Star Superman

par DreamProphet le ven. 3 août 2012

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De retour chez DC après le succès de ses incroyables « New X-Men » pour la Marvel, Grant Morrison s'approprie donc l'univers de Superman, le temps d'une maxi-série en tout point admirable. Admirable, tant la manière qu'a Morrison de revisiter les composantes du mythe du Kryptonien, en les faisant transiter par le prisme de ses propres obsessions et thématiques, tient quasiment de l'inédit. En douze chapitres, Morrison nous compte la « mort » de Superman, empoisonné par son ennemi de toujours, Lex Luthor. Dès la première page, le sens de l'hypercompression du scénariste/démiurge tant à l'épure absolu, présentant un mythe et un univers en quatre cases foudroyantes. Profondément post-moderne dans sa narration, le scénario de Morrison reste pourtant d'une candeur et d'une sincérité qui frisent la naïveté involontaire, la mise en image colorée de l'inévitable Frank Quitely n'arrangeant pas les choses. Mais c'est dans cette approche à la fois nostalgique et réflexif que ce cache le c?ur du projet fou de Morrison : redonner à Superman la place qui lui revient, celle du plus grand des supers-héros. En faisant intervenir divers éléments issus des aventures de l'Homme de Fer, Morrison et Quitely rendent un hommage émouvant à cet univers. Amoureux transi d'une Lois Lane à qui il offre ses pouvoirs le temps de son anniversaire, Dieu-créateur d'un univers-enfant où il n'existe pas encore (on assiste même à sa création par Siegel et Shuster), rival amusé des demi-dieux Atlas et Samson, prisonnier d'un monde négatif où règne son clone dégénéré Bizarro, Superman se joue même des paradoxes temporels, le temps d'un épisode où le merveilleux côtoie l'émotion pure, afin de retrouver une dernière fois un père adoptif qui l'aura conduit sur les pas d'une humanité inespérée. Des histoires à la fois drôles et mouvementées, qui n'insistent pas tant sur les combats que sur la volonté d'un Superman de ne pas laisser la Terre orpheline après sa disparition. Mais n'en déplaise aux fans du Morrison méta-textuel (celui des « Seven Soldiers » ou de « Animal Man »), c'est dans un dernier épisode fort en destructions de toutes sortes et autres supers-vilains que se dessinera finalement le véritable propos des auteurs. Affaibli, à la merci d'un Lex Luthor qui savoure le temps d'une journée les pouvoirs de son ennemi, Superman délaisse son identité secrète et se sacrifie pour sauver le soleil mourant d'une humanité qu'il a toujours chérie. Il devient ainsi plus qu'un héros, plus qu'un Dieu : il est une légende. La légende de l'Homme de Fer. Et qui d'autre que Morrison pouvait nous la conter ?

En bref

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