La princesse des Amazones aura connu diverses incarnations, diverses destinées, de sa création en 1941 par William Moulton Marsto au relaunch de 2011. Membre active de la Justice League, Wonder Woman est un personnage emblématique de l'univers DC, justicière féministe et farouche guerrière, reconnaissable entre tous par son petit costume étoilé, son lasso et sa tiare. Et pour sa première publication sur Wonder Woman, Urban Comics s'intéresse à une revisitation de ses origines, par le biais d'une histoire imaginée par le scénariste J.M. Straczynski, puis continuée par Phil Hester. Pour ce faire, ils ont imaginé un récit qui voit le passé des Amazones et de leur princesse effacé. Par qui ? Pourquoi ? Nous n'en saurons rien pour le moment. Passée une courte introduction présentant l'héroïne telle qu'on la connaît, « L'Odyssée » rentre dans le vif du sujet, avec une Diana orpheline, obligée de se cacher avec les dernières de son peuple au milieu des humains. Un complot semble être ourdi contre elles, puisqu'un mystérieux commando s'échine à exterminer méthodiquement les Amazones survivantes. Si l'on excepte le changement de costume, dû à Jim Lee, cet « Odyssée » se suit sans déplaisir. Le rythme est assez intense, les informations s'enchaînent sans temps mort et les scènes dialoguées succèdent aux combats bourrins et violents. L'avantage d'un personnage comme Wonder Woman résidant principalement dans son background, on savoure avec bonheur les références et les emprunts à la mythologie, qu'elle soit gréco-romaine ou celte : le panthéon de l'Olympe est cité, Hercules montre sa force en début de volume, la méchante est une trinité divine païenne. Lors de deux affrontements, l'un particulièrement violent, l'autre emprunt d'une certaine forme de sagesse, la belle Amazone va même jusqu'à combattre un Centaure et un Minotaure ! D'un point de vue strictement narratif, cet album est donc une réussite. S'il y avait un bémol à souligner, il viendrait plutôt du dessin. Les couleurs sont belles, le découpage assez dynamique, mais si l'on excepte quelques pleines pages qui claquent, ça reste très générique, comme du sous-Jim Lee appliqué mais sans âme. C'est un peu dommage, mais ça n'empêchera pas d'attendre la suite (et fin) de cet « Odyssée » avec une certaine impatience !