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Critique de Daredevil

par Koala Barbu le jeu. 14 avril 2016 Staff

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[Attention legers Spoils] Cette critique se porte exclusivement sur la saison 2. La saison 1 était déjà très bonne ! Son méchant emblématique, Wilson Fisk était impressionnant et très bien écrit, les combats étaient époustouflants, l’ambiance noire et réaliste et la mise en place du mythe Daredevil étaient assez jouissives. Mais la saison 2, elle, va bien plus loin. Tout en gardant ce qui faisait la saveur de la première saison, elle y ajoute des antagonistes qui sont loin d’être binaires et apporte donc une nouvelle dimension à la série. En effet celle-ci s’ouvre sur les meurtres perpétrés par Franck Castle, interprété par Jon Bernthal (Shane dans Walking Dead), à l’encontre de caïds de la pègre : Une boucherie sans nom. Mais si le Punisher est un meurtrier de criminel, les innocents eux ne craignent absolument rien. C’est donc là deux morales qui s’affrontent, l’éternelle opposition entre deux visions du monde concernant la question « Jusqu’où est-on prêt à aller pour la justice ? Pour combattre le mal ? ». La série propose donc une interaction entre les deux personnages, où Daredevil ne peut accepter que le meurtre soit justifié, quel qu’il soit, alors qu’il ne peut nier l’efficacité cruelle des actes du Punisher. Si ce thème n’a rien de novateur, il est très bien abordé et intégré dans l’opposition de ces deux personnages. Le Punisher, époustouflant et très crédible dans son rôle, est un coup de force dans cette saison 2. Parlons également d’Elektra Natchios, premier amour de Matt Murdock, c’est une combattante de haut vol qui va combattre aux côtés de Daredevil la puissante organisation ancestrale « La main ». Interprété par la française Elodie Yung, elle met à nu Daredevil, et le confronte à son côté le plus humain. Nous explorons là un personnage qui perce à jour Matt Murdock dès le début, qui comprend qu’il est bien plus que le simple aveugle qu’il prétend être. L’humain Matt Murdock et le justicier Daredevil ne deviennent plus qu’un lorsque Elektra est dans les parages. Mais Elektra représente aussi cette relation destructrice, celle du besoin inconditionnel qui rime avec noirceur. Si Elektra est le premier amour de Matt Murdock, elle est également celle qui met à mal sa morale inflexible, celle qui fait ressortir ses côtés les plus sombres. Elektra et Daredevil, c’est cette relation malsaine et en même temps irrésistible qui conduit les deux amants à se faire du mal. L’une des grandes forces de cette série est également ses personnages non « héroïques », à savoir Foggy Nelson (Elden Henson) et Karen Page (Deborah Ann Woll). Foggy Nelson est exactement le héros du « quotidien », l’avocat qui aide les plus démunis en plein jour et sans masque. Si le personnage aurait pu être délaissé dans cette saison 2, il n’en est rien. Bien au contraire il acquiert une dimension bien plus importante : Il est celui qui réussit à travers ses combats en tant qu’avocat. Il est celui qu’aurait pu être Matt Murdock s’il n’était pas Daredevil. Il est monsieur tout le monde qui montre que lui aussi peut changer les choses à sa façon. Karen Page quant à elle est celle qui va explorer toute la facette « humaine » du Punisher et va donc apporter une certaine profondeur au personnage et son propos. Mais si cette saison 2 est indéniablement très bonne, elle n’est pas exempt de défauts. À commencer par la pseudo-romance entre Matt et Karen : personne n’y croit. Pas crédible et inutile, elle n’est là que pour le fan service et pour être fidèle au comics. Mais le vrai défaut de cette saison est "La main", cette organisation ninja ancestrale et mystique. Ce qui fait la saveur de cette série, c’est finalement le côté très réaliste et noir d’une New York rongée par la criminalité. Daredevil (de la série du moins) c’est le justicier du quotidien, celui qui tabasse les voleurs, violeurs et tueurs dans les rues sombres et malfamés. Si "La main" a une importance dans le comics, elle jure un peu avec l’univers mis en place par la série. On n’y croit pas, et entre l’intrigue du Punisher et celle-ci, la différence de ton jure terriblement. Le problème est l’inégalité de ces deux fils narratifs : l’histoire avec Franck Castle est beaucoup trop intéressante, là où l’histoire avec "La main" est très moyenne. Finalement Marvel’s Daredevil, c’est la série de superhéros qui fait passer Arrow, Flash, etc pour des séries finalement médiocre en comparaison. C’est celle qui fait mentir votre maman sur le fait que « les séries de super-héros c’est assez enfantin et vides de propos ». C’est celle qui fait dire à vos potes qui ne jure que par le très bon trio « Game of Thrones – Walking Dead – Breaking Bad », que c’est « une putain de bonne série avec du potentiel ! ». S’il n’y a qu’une série de « superhéros » à choisir, alors c’est clairement celle-là. Critique originale sur : http://lekoalabarbu.over-blog.com/2016/03/marvel-s-daredevil-est-une-serie-sortie-le-10-avril-2015-sur-la-plateforme-netflix-realisee-par-drew-goddard-elle-met-en-scene-le-pe

En bref

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