Cela fait déjà beaucoup de temps que je voulais donner mon opinion sur l’une des meilleures séries que j’ai lu ces dernières années. I’ll a eu la malchance de tomber face à un concurrent redoutable, Slam Dunk, et cette série n’a pas eu en France le succès qu’il aurait mérité d’avoir. Contrairement à Slam Dunk, I’ll n’est pas uniquement consacré au basket, et c’est ce qui fait tout le charme de ce manga d’Asada.

Le point fort d’I’ll, c’est bien évidemment ses personnages. Asada n’a pas voulu nous présenter des adolescents heureux de vivre, n’ayant aucun type de problème. Tous ont une personnalité complexe et il est difficile de ne pas s’identifier à eux. Tachibana est un garçon solitaire, égocentrique, qui n’a au début de l’histoire aucun ami (mis à part Sumire). Cependant, il s’agit d’un garçon doté d’un grand sens de la justice. On peut penser qu’il s’agit d’un je m’en foutiste, qui ne se préoccupe de rien, mais Akane est en fait un adolescent qui possède un cœur énorme, toujours prêt à rendre service. Son côté pur et impulsif en font un personnage hors norme et terriblement attachant. Hitonari quant à lui a le même type de caractère qu’Akane, c’est un garçon reservé, qui peut paraître hautain au premier abord. Cela n’est qu’une façade car Hiragi se révèle être un adolescent respectueux, rempli d’ambition et qui avait tout simplement besoin de rencontrer des personnes qui l’apprécient et le comprennent. Hiragi est sans doute le personnage le plus complexe de l’histoire, sa relation avec sa famille, son caractère difficile, son envie de s’émanciper et de voler de ses propres ailes, tout cela fait de lui un personnage très intéressant .

Tout au long de l’histoire, nous apprendrons à connaître d’autres membres de l’équipe. Kanemoto est le capitaine suppléant, il s’agit du moins doué de tous mais sa générosité sur un terrain et son entrain en font un membres essentiel. Que dire de l’ex-capitaine Yamazaki, qui ne peut que faire l’unanimité. Peu bavard, doté d’un charisme naturel, Yamazaki force le respect. Son amour pour le basket lui permettra de faire quelques miracles et sa relation avec le manager est une bien belle histoire. Vient ensuite un garçon que j’apprécie particulièrement, Harumoto, dit « Le Dandy Moustachu ». Harumoto est un adolescent timide, qui considère l’amour comme quelque chose de pur encore. Il marche à la confiance et lorsqu’il est bien rodé, ce mécréant enchaîne les 3 points comme une horloge.

Mis à part les membres du 5 majeur, on ne peut oublier Sumire, amie d’enfance d’Akane et secrètement amoureuse de lui, Horii, sa meilleure amie, ou le coach Minefuji, jeune femme doté d’un gros caractère, qui sait se montrer dure quand il le faut et douce dans d’autres moments. Et je ne peux passer outre non plus les différents adversaires de Kouzu. I’ll se centre sur la rivalité Hayamazaki-Kouzu, et les membres de cette équipe m’ont enthousiasmé. Takaiwa a beaucoup d’allure, le duo Inoue-Minowa me plait énormément, tout comme Naruse. Ces 4 là ont réussi à rejoindre l’équipe 1 d’Hayamazaki par la force du poignet et leurs caractères bien trempés en font des adversaires redoutables.

Comme je l’ai déjà dit, I’ll n’est pas uniquement un manga basé sur le basket. Différentes histoires viennent s’interposer entre les matches, et ces moments nous permettent de mieux cerner les personnages. L’histoire qui m’a le plus touché fut celle du Dandy moustachu avec sa correspondante Aoi par exemple. Ces aventures, teintées d’une certaine poésie, nous montrent les différents liens qui se tissent entre les membres de Kouzu, et Asada est vraiment doué pour mettre en valeur des choses qui peuvent nous sembler insignifiantes. Comment ne pas parler des apartés à la fin de chaque tome d’ailleurs, il s’agit à chaque fois d’une histoire différente consacré à un personnage, et on ressent un certain apaisement en les lisant.

Un des points forts du manga est aussi ce souci du détail prononcé. Chaque personnage a un style vestimentaire particulier. Il est difficile de ne pas craquer franchement, et force est de reconnaître que ces gamins ont beaucoup de classe. Les décors naturels sont aussi particulièrement bien rendus. Certains lieux sont des reproductions exactes d’endroits existant au Japon et cela ne nous donne qu’une envie, aller les visiter par soi-même !

I’ll fut interrompu en France (cela m’obligea à acheter les tomes japonais) et miraculeusement, Tonkam prit le relais de Glenat et le réédita à sa façon. Cela n’est que justice, car cette fabuleuse série ne méritait pas de s’arrêter ainsi. En France, nous en sommes au Tome 12 et Asada a affirmé qu’I’ll prendrait fin au tome 14. Triste nouvelle vraiment… Pour ma part, I’ll fut un coup de cœur immense et peu de mangas m’ont fait un tel effet. J’ai lu et relu cette série sans me lasser et j’espère vraiment que vous vous laisserez tenter par ce manga hors norme.