Chapeau bas devant un tel scénario !! C’est vraiment le point fort de ce manga même si le thème abordé peut paraitre dans un premier temps assez commun. Cependant il n’en est rien. En effet Sho Shimura plus connu sous le nom de Buronson (auteur du mythique Ken) ne cessera de nous tenir en haleine à travers cette histoire foisonnant d’idées. La construction de celle-ci est d’une précision à couper le souffle et basée sur des faits solides. Nous aurons aussi le droit à notre lot de rebondissements tout à fait surprenant et inattendu qui ne cesseront de torturer notre esprit tout au long de ces 12 tomes.

Concrètement ceci a pris forme en se reposant sur un duo exceptionnel que représentent Asami et Hojo; élément dans lequel Buronson excelle à mon sens. Hojo sera le maitre artificier de l’ombre, alors qu’Asami sera sous le feu des projecteurs en tentant d’imposer sa griffe par la voix officielle de la politique. Leur personnalité nous sera décrite et dévoilée avec brio et précision. Je suis tombé sous le charme de hojo assez rapidement du fait qu’il dégage une assurance, une sérénité et une puissance singulière. Malgré tous les battons dans les roues qu’il recevra il ne bougera pas d’un poil dans la ligne de conduite qu’il s’est fixé ce qui en fait un héro charismatique.
Son compère Asami est plus modéré dans ses actions du fait de son rôle politique, ce qui ne l’empêche pas d’avoir un appétit aussi grand que Hojo. Je l’ai trouvé plus en retrait dans les premiers tomes, mais sa dimension devient énorme au fur et à mesure. Au final, on se rend compte que sans son existence Hojo ne serait rien. De plus leur complicité et leur Aura leurs permettront de créer un réseau et un groupe de compagnon d’envergure et « ayant de la gueule ».

Afin de pimenter la révolution entreprise par ce Duo, Buronson dénonce les errements de la société japonaise trop fermée face à la mondialisation, embourbée dans des affaires de corruptions politiques. M.Buronson arrive avec justesse à nous décrire deux tableaux, à savoir le monde des yakusas et celui des politiques. Tout peut les opposer à la base, mais au final le mangaka nous montre une société véreuse pleine de vices et de calcules à tous les niveaux qui a besoin d’être nettoyé. Comme toujours le sens de l’honneur aura une place importante dans cette jungle où les pièges sont monnaies courantes. Face à notre société gangrenée de partout, durant la lecture de cette œuvre, on se met à rêver sur l’arrivée d’un tel chevalier blanc.

Le graphisme est particulièrement bien réussit pour ce type de manga. C’est sur qu’il ne faut pas s’attendre à des beaux traits étant donné la dureté du monde dans lequel évolue les personnages. Il est réaliste, sombre et bien fournis.

Près de 10 ans après la première publication en France chez Glénat (arrêté au tome 2…), Kabuto nous procure l’immense bonheur de nous ressortir toute la série disponible par tome ou en coffret. J’ai trouvé chaque tome assez consistant et plus long que la moyenne à lire.

En conclusion je ne vois pas comment on peut critiquer un tel chef d’œuvre sur le monde de la pègre! Cette série sur les yakusa est à ce jours la meilleure de j’ai pu lire de Buronson (Gokudo girl et Strain étant des bonnes séries mais plus courtes et donc moins développées).