Jin-Roh fait partie de ces films impossibles à critiquer et très difficiles à mettre en valeur. Sa complexité met en ébullition l’esprit à plusieurs niveaux, anesthésiant le spectateur absorbé par l’atmosphère créée. Le scénario se joue de nous comme il le fait si bien des personnages, et il est quasiment impossible de deviner ce qui se déroulera après cinq minutes tellement le film est imprévisible. Ici, point d’actions ni d’héroïsme, juste des duels psychologiques et des échanges intenses de répliques très soignées. Tout ceci laisse à réfléchir en critiquant la société de forte belle manière et sur fond philosophique, tout en revisitant le conte du « Petit Chaperon Rouge ». Inutile donc de rappeler que pour apprécier ce film, maturité et niveau intellectuel relativement élevé sont requis, en plus de l’amour du sobre qui étale crûment la dureté de la vie. Ce film marque à jamais et ce n’est pas le hasard qui en a fait le digne successeur de « Ghost In The Shell », production et création inclus.