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Critique de Phénix, l'Oiseau de Feu

par Tempskron le jeu. 1 janv. 1970

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Qu'il est difficile d’aborder une œuvre d’Osamu Tezuka tant la bibliographie de cet homme assez hors du commun est impressionnante. D’autant plus que l’édition française nous l’a prouvé, le maître n’a pas que des chefs d’œuvres à son actif.

Voici le sujet de cette critique:Phénix, l’oiseau de feu.

Loin d’être le plus populaire des mangas de Tezuka, il est arrivé chez nous à une époque où le shônen régnait en maître absolu sur la quasi-totalité de l’édition manga. L’œuvre est passée inaperçue et aujourd’hui, suite à l’engouement créé par certaines œuvres du maître publiées en France et reconnues par bien des critiques, Tonkam à décidé de le rééditer sous une couverture un peu plus sobre aux couleurs plus agréables et moins tape à l’œil.

Mais au final Phénix : qu’est ce que c’est ?

Phénix est un manga réunissant sous un seul et même thème des contes situées à des étapes différentes de l’Histoire, sur des planètes différentes, dans des réalités parallèles ou des semblants de futur (qui ne sont en fait ici que pour nous montrer la décadence et la destruction entière de l’humanité rongée par sa cupidité et son avidité).
Ce thème central quel est il ?
Au travers toutes les civilisations perdure une légende : celle d’un oiseau mystique, descendant des dieux ou dieu lui-même ayant le pouvoir de conférer l’immortalité aux êtres humains.

A partir de là Tezuka à créé une œuvre unique en son genre. Œuvre qu’il aura mit plus de 10 ans a créer sans réussir à la terminer (je rappelle que le maître, sur son lit de mort était contraint (mais non pas mécontent) de plancher sur les derniers chapitre de ludwig B et n'a donc pas eu le temps de terminer cette œuvre avant de décéder).

Gardant ses gimmicks les plus populaires (personnages récurrents, références graphiques aux premières heures de Disney, humour anachronique et j’en passe), Tezuka décrit une véritable Bible en manga, nous retraçant une histoire d’humanité (et parfois plus) qui se renouvelle sans cesse, refait les mêmes erreurs, se laisse emporter par ses désirs les plus profondement enfouis tels les péchés les plus primaires.
Ici tout y passe, les sujets abordés sont plus que vaste, d’un volume à l’autre, on est emportés des guerres historiquement véridiques du Japon de l’impératrice Himiko, aux histoires futuristes dans un espace proche ou lointain. On nous décrit l’histoire d’extraterrestres semblables à la notre, on nous parle d'une époque futuriste qui est en réalité bien plus éloignée dans le passé (et non dans le futur) qu’on aurait pu l’imaginer.

Autant être franc tout de suite Tezuka n’a jamais élevé une seule de ses œuvres à un tel niveau. Il ne laisse rien au hasard, les récits s’emboîtent petit à petit les uns dans les autres avec une cohérence parfaitement hallucinante. Guidés inexorablement par le phénix, métaphore multiple, de tout ce qui peu se rapporter à la cupidité humaine et au renouvellement de la vie (aussi bien scientifique que religieux passant des religions chrétiennes aux religions bouddhistes), et explication la plus évidente de la place de l’homme sur la Terre, dans l’univers et face à la religion. Les hommes dévoilent toutes leurs faces, de la plus vile à la plus noble, de la plus primaire à la plus divine.

La seule deception que l’on peut tirer de cette œuvre est le regret réel de ne pas avoir pu savourer ce veritable chef d’œuvre jusqu'à son ultime message. Car oui c’est un véritable chef d’œuvre comme on a vu bien peu dans le paysage manga. Chef d’œuvre inabouti certes mais s’il ne devait rester qu’un seul Tezuka à acheter alors il serait quasi-incontestable de choisir celui-ci.
Reste à espérer que le public lui redonnera sa chance grâce à cette réédition inespérée.

En bref

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