Basara est un cas rare dans le monde du shojo. En effet, une telle durée (27 tomes) est excessivement rare et prouve que cette œuvre a su trouver un public nombreux et fidèle. La civilisation disparait au 20è siècle et le Japon est depuis dominé par une famille royale. Plus de 300 ans plus tard, le peuple souffre de sa dictature. Dans le village de Byakko vit « l’élu », Tatara, qui, selon la prophétie, libérera le peuple japonais… Mais le village est attaqué par l’armée du Roi rouge, Shuri, et Tatara est assassiné. Afin de continuer à faire vivre l’espoir dans le cœur des habitants, sa sœur jumelle, Sarasa, décide de prendre sa place et d’endosser le rôle d’élu. Elle devra pour cela affronter beaucoup de péripéties, d’autant plus qu’elle tombe amoureuse sans le savoir de Shuri, l’homme responsable de la mort de son frère et de la destruction de son village… Cette longue épopée se révèle très prenante à la lecture et les évènements s’enchainent sans discontinuer tout du long des 27 tomes de la série (les 2 derniers étant constitué d’histoires courtes axés sur le passé ou le futur des différents personnages). L’une des grandes forces de ce titre réside dans la multitude de personnages secondaires à la personnalité affirmée et au charisme indéniable. Rares sont les titres proposant une telle palette de personnages, d’autant qu’ils sont tous aisément reconnaissables (ce qui est également rare). Le mélange aventure/romance se révèle savamment dosé et malgré quelques clichés shojo présents (les larmes faciles, les « tornades » de pétales de fleurs, les (très) grands yeux…), l’ensemble demeure très agréable à lire malgré un dessin qui peut en rebuter certains au départ. Basara est donc, pour moi, LA référence du shojo d’aventures, réussissant à captiver le lecteur durant 27 tomes en alliant habilement les deux genres sans lasser. Une véritable réussite.