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Critique de Captain Tsubasa

par chris936 le ven. 28 mai 2010 Staff

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Tsubasa (le très célèbre "Olivier Atton"), jeune garçon possédant un véritable don pour le football, est pour ainsi dire né avec un ballon aux pieds. Nouveau dans l'école de Nankatsu, il y intègre l'équipe de foot, grâce à laquelle il se fera de nombreux amis et rivaux, notamment l'excellent gardien de but Wakabayashi (le tout aussi célèbre "Thomas Price"), qui n'a jamais encaissé de but tiré hors de la surface de réparation ; le but ultime de Tsubasa étant de progresser suffisamment pour pouvoir devenir pro au Brésil, pays du football, et ensuite revenir au Japon une fois devenu assez bon pour remporter la coupe du monde pour son pays. Pour cela, il va bien sûr devoir affronter tout un tas d'équipes et de joueurs, en matches amicaux ou en tournois. Voilà l'histoire de cette série de 37 tomes résumée en quelques lignes. Pendant la plus longue partie du manga, l'équipe de Nankatsu, menée par Tsubasa, va évoluer d'un niveau très local jusqu'à atteindre le niveau national. Cette première partie, si elle semble avoir tout pour plaire de prime abord, lassera très rapidement le lecteur. Tsubasa, seul joueur valable de son équipe de bras cassés, en est bien sûr l'élément-clef. Il n'y en a que pour lui, et c'est très très vite gonflant. De plus, il est à ce point supérieur aux autres joueurs qu'il n'y a pas d'autre choix, pour le museler et insérer ainsi un semblant de suspense à ses matches, que de le faire se blesser. Du coup, il passe son temps à se fouler la cheville, à se blesser l'épaule, et à réveiller ses vieilles blessures lors de certaines actions trop violentes. Mais cette première partie a néanmoins le mérite de nous présenter quelques célèbres pointures d'autres équipes japonaises, telles que : Hyûga (plus connu sous le nom de "Mark Landers"), Wakashimazu ("Ed Warner") ou Matsuyama ("Philippe Calahan"). Ces personnages, aussi doués que charismatiques, seront dans un premier temps ceux que Tsubasa devra surpasser pour devenir le numéro 1 du Japon. Point de suspense ici, on sait tous qu'il y parviendra à un moment où l'autre, et c'est donc surtout une fois ce but atteint que le manga devient plus intéressant. Sur la scène internationale, l'équipe du Japon, qui a tout d'une dream team puisqu'elle aligne tous les meilleurs joueurs rencontrés jusqu'ici, se rend vite compte de son impuissance face aux joueurs occidentaux, bien plus portés sur ce sport que les japonais. Donc rebelote : nouveaux joueurs, nouveaux rivaux et nouveaux tournois pour devenir champions internationaux. La différence, c'est qu'ici l'équipe japonaise peut compter sur d'autres bons joueurs que Tsubasa... même s'il continue à être beaucoup trop mis en avant par rapport au reste de l'équipe. De plus, niveau international oblige, les autres pays comptent eux aussi beaucoup de joueurs extrêmement talentueux. Captain Tsubasa, c'est du foot, du foot, et encore du foot. Aucun temps mort, pas de pause entre les matches : ce n'est que du foot, et tout le reste est zappé. Le problème, c'est que ces matches, en plus d'être nombreux, sont souvent assez répétitifs et le schéma adopté est souvent le même. Du football, oui, mais pas du "vrai" football. Tout est dans l'exagération : les ballons éclatent contre la transversale, trouent le filet des buts ou brisent des murs de pierre et les joueurs sont capables de marquer un but à plus de 100 mètres (d'un bout à l'autre du terrain, c'est bien ça). Le manga part parfois tellement dans l'excès que l'on se prend à en rire... Un autre point faible est la mièvrerie et l'ambiance trop bon enfant, elles aussi excessives. Tout le monde est gentil (une fois le match terminé, même les joueurs adverses les plus vils, qui cherchaient la faute en se concentrant sur les blessures de Tsubasa pour le sortir du match quitte à lui laisser quelques séquelles pouvant compromettre sa future carrière, retournent subitement leur veste pour adopter un comportement anormalement fair-play) et la seule bonne humeur de Tsubasa suffit à rebooster toute une équipe démoralisée et menée de plusieurs buts à quelques minutes de la fin du match. À nouveau, certains de ces passages sont tout simplement risibles. Quelques autres défauts : Tsubasa est tellement omniprésent, tellement au-dessus des autres, que son nom est souvent cité plusieurs centaines de fois par tome, pour tout et n'importe quoi. À la longue, c'est usant. On se demande aussi ce que cet insupportable boulet d'Ishizaki (ou "Bruce Harper") fait parmi les titulaires de l'équipe. Nul au foot du début à la fin, son seul "mérite" est d'être celui avec qui Tsubasa a sympathisé en premier. C'est un peu faible, d'autant plus que ses exploits sur le terrain se limitent à avoir pu arrêter quelques ballons... du visage (pas de la tête, du visage). On citera aussi le fait que l'ultime match sur lequel la série se termine au bout de 37 tomes est un peu décevant, trop rapide par rapport à ce qu'on pouvait attendre ; ou encore que le découpage est assez approximatif dans la mesure où il n'est pas toujours facile d'identifier les doubles pages (du coup, il est relativement fréquent de lire la page de droite en entier alors qu'il fallait continuer à gauche puisque c'était une double page, ce que l'on ne remarque que trop tard). Enfin, et ce défaut est cette fois lié à l'édition (J'ai Lu) : outre quelques imperfections plus ou moins mineures, ce qui est surtout gênant est le cruel manque de vocabulaire utilisé dans ce manga. Les termes sont toujours, toujours, toujours, toujours les mêmes. Utiliser quelques synonymes de temps en temps n'aurait vraiment pas été un luxe car retrouver sans cesse les mêmes mots dans les mêmes situations contribue évidemment à renforcer le caractère répétitif de cette série, et d'une manière bien peu agréable, qui plus est. Irritant ! Le manga reste globalement plutôt sympathique et certains personnages ont une incroyable aura qui en séduira plus d'un. Mais malgré tout, les défauts sont bien là, et certains d'entre eux nuisent vraiment à la lecture. Cependant, d'autres de ces défauts, notamment la répétitivité, ne devraient sauter aux yeux que de ceux qui décideraient de lire toute la série d'une traite. Les autres, par exemple ceux qui profiteraient de la réédition du manga par Glénat et qui ne liraient donc qu'un tome tous les 2 mois, ne devraient pas le ressentir et pourraient passer un bon moment de lecture en (re)découvrant cette série, qualifiée par beaucoup de "culte".

En bref

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