Vampire Princess Miyu n'est pas de ces séries dans lesquelles on entre avec facilité et que l'on suit avec passion, emporté par l'émotion, les rebondissements et les retournements de situation. C'est une série qui se distingue par sa construction et son style atypique, et il ne serait pas étonnant qu'elle peine à trouver son public pour cette raison. Pour commencer, le graphisme n'est pas vilain, mais il est assez dépouillé. Le trait est simple, le tramage correct mais uniforme. Quant aux décors, ils sont peu souvent présents, les fonds de cases étant généralement laissés en blanc ou au contraire, teints en noir. L'humour est rare, l'action en principe ellipsée. D'où une certaine langueur à cause de laquelle l'ennui peut ne pas être loin. En réalité, Vampire Princess Miyu est une série qui jour sur le mystère et le non-dit, sur l'étrange et le secret. Le style est contemplatif avant tout, de nombreuses planches étant dépourvues de texte, ce qui donne un rythme particulier auquel il faut s'habituer. Concernant, le scénario, la mise en situation prend plusieurs volumes au cours desquels les informations ne sont que sous-entendues au compte-goutte, et la compréhension générale ne se fait progressivement que vers la fin des cinq tomes, alors que certaines situations ont déjà beaucoup changé. Il est à craindre que ce style peu commercial ne convienne pas à la majorité, d'autant que le manga souffre de son découpage en tomes : les lire un à un et devoir s'arrêter après chacun ne fait que rehausser à quel point leur intérêt individuel est faible. Par ailleurs, ces 5 tomes ne correspondent qu'à un premier cycle. Il serait intéressant de bénéficier de la suite pour voir si cette saison, conformément à ce qui semble être la caractéristique stylistique de ce manga, ne correspond qu'à une entrée au sein d'une construction plus vaste.