L'intérêt principal de cet animé vient bien entendu des affrontements de poupées qui centralisent tous les autres thèmes traités dans la série et pratiquement toutes les relations sociales de l'héroïne. Ainsi, en satisfaisant d'abord nos bas instincts par des phases de combats magnifiquement mises en scène, à la tension palpable (où la musique se fait alors solennelle, presque majestueuse, là où dans le reste de la série ce n'étaient que thèmes légers peu mémorables) et avec une fluidité appréciable, une profondeur sous-jacente peut alors être plus facilement mise en place et acceptée par les spectateurs.
Rassurez vous, cette série, même si elle ménage quelques points volontairement obscurs (vis à vis de la mère de Misaki notamment), se veut tout de même essentiellement un pur divertissement, obéissant aux codes habituels du genre et qui ont prouvé leur puissance narrative maintes fois par ailleurs.

L'Angelic layer est pour Misaki un moyen de s'assumer, de trouver un but et de s'affirmer via son alter-ego technologique à qui elle confie ses espoirs, et dont elle partage les faiblesses. C'est un lieu réel mais aussi très symbolique, c'est l'endroit où la volonté peut s'exprimer, où quand prend vie un ange, prend vie une personnalité. Au delà de la communication par la pensée entre un maître et son ange, c'est simplement l'univers des possibles qui s'ouvre. La volonté de triompher revient à être la plus honnête possible avec soi-même et le dernier épisode nous fait deviner une remise en cause prochaine de l'héroïne dont l'investissement dans le jeu n'est pas encore total. Tous ces enfants qui entrent ainsi dans le « layer » veulent exister aux yeux de tous, mais en même temps ne pouvons-nous pas y voir une passion monomaniaque qui conditionne leur vie à la victoire ou à l'échec ?

Cet animé, frais et sans prétention, ciblant à la base un public plutôt jeune, a de quoi plaire au plus grand nombre, reprenant des recettes qui marchent et en livrant de petites touches bien personnelles. Kaze nous offre là un DVD très correct, au bilan technique plutôt satisfaisant, avec en prime un doublage français réussi et qui sera certainement à même de pouvoir toucher un plus grand public.
Ce n'est certes pas la série de l'année mais c'est tout de même un divertissement honnête qui fera passer un bon moment. A conseiller largement au delà du simple cercle des amateurs des oeuvres du studio CLAMP (qui, il faut l'avouer, n'est pas leur plus grande réussite non plus).