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Critique de Comte Cain #1

par Miawka le mar. 2 oct. 2007

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Comte Cain - God Child est la première série de Kaori Yuki mais aussi son premier tankôbon (volume relié). Considérée par beaucoup (dont moi) comme l’un de ses meilleurs travaux, la série se compose de 5 parties: La Juliette Oubliée, Le bruit d'un garçon naissant, Kafka, La marque du bélier rouge 1, La marque du bélier rouge 2 et God Child, qui se compose de huit tomes. De ces cinq parties, seul la dernière contient une trame continue. Les quatre autres peuvent être considérées comme des One Shots, des recueils de nouvelles (dont certaines qui ne concernent pas Cain). Nous noterons d’ailleurs une différence de style chez God Child puisque le manga est post-Angel Sanctuary. Pour ceux qui ne connaissent pas l’auteur, le style graphique de Kaori Yuki a beaucoup évolué pendant la parution de sa plus célèbre série, Angel Sanctuary. Les manga sortis après le dernier AS ont donc un graphisme différent de ceux sortis avant la parution du premier tome. On parle donc de graphisme pré ou post-AS. Kaori Yuki nous offre un univers dans une Angleterre victorienne du 19e siècle, empli de mystères sordides, sanguinaires, mais toujours envoûtants. Ce premier tome s’ouvre sur une histoire inspirée de Roméo et Juliette. Il faut savoir que la mangaka s’inspire beaucoup des contes ou des faits divers pour toutes ses histoires et plus principalement des contes de la mère l‘oye. Ainsi, on trouvera des références à Oliver Twist, Sherlock Holmes, Alice au pays des merveilles et Twin peaks, dont l’auteur est fan, mais aussi, un peu plus loin dans la série, des références à des personnages sombres et machiavéliques comme Jack L’éventreur. Bien que certaines histoires soient un peu faibles scénaristiquement parlant, la facilité, dont l’auteur fait preuve pour transporter son lecteur dans l’ambiance si particulière de son manga est impressionnante. Dès les premières pages, on se sent anglais de la tête aux pieds. C’est presque comme si l’on pouvait sentir l’odeur de la pluie et la purée de pois typiquement londonienne. Les thèmes de la souffrance et de la mort sont omniprésents dans Comte Cain, les héros ayant presque toujours une enfance brisée. Kaori Yuki donne un sens macabre à des éléments qui, normalement, inspirent l’innocence, le plaisir, la gourmandise, l‘enfance. C’est le cas des friandises, principalement associées à la mort car, contenant généralement un poison mortel. Ces deux thèmes sont fréquemment utilisés dans toutes les œuvres de la mangaka qui semble ne pas vouloir s’en détacher (et on ne s’en plaindra pas) . L’intérêt principal des histoires du recueil, réside dans le suspense. Quels sont les mobiles des personnages et comment arrivent-ils à leurs fins? L’histoire est-elle rationnelle ou fantastique? Tant de questions qui tiennent le lecteur en haleine. Kaori Yuki joue la provocation avec Comte Cain car elle ose tous les sujets les plus malsains sans pour autant tomber dans le choquant grâce à un certain romantisme. Le scénario complexe et dynamique de cette série permet au lecteur de ne pas s’ennuyer à la lecture, face à la redondance des fins. Il est, en effet, rare que les personnages torturés de l’auteur s’en sortent sans dommages. Leur âme troublée, ne trouve presque jamais le repos. Malgré cela, la mangaka les aime. Cela se voit dans la profondeur de leur personnalité. Dans le cas de Cain, c’est carrément quelqu’un de morbide, lugubre. Si il apparaît comme légèrement antipathique malgré son charme attirant au début, on se rendra compte un peu plus tard à quel point il est le plus torturé des personnages crées par l’auteur. Yuki tient là, son meilleur protagoniste, toute série confondue (bien que Ludwig, héros de Ludwig Révolution ne soit pas loin derrière). En ce qui concerne le graphisme, Kaori Yuki a un talent indéniable. Le trait fin et précis, avec un style néo-gothique dont elle use m’envoûtera toujours. Bien que ce style pré-AS soit un peu ancien, et légèrement dépassé par moment, il garde un charme fou. Le travail de recherche concernant les tenues d’époques raviront le lecteur, l’auteur étant fidèle au style victorien tout en incorporant des inspirations gothiques et visual-kei de très bon goût (style musical et vestimentaire très à la mode au Japon). Mais si le graphisme est envoûtant, il n’est pas non plus exempt de défaut. Ainsi, il n’est pas rare de voir des personnages se ressemblant, pas toujours mis en valeur avec un front proéminent, des expressions ridicules. Mais aussi un manque de jeu d’ombre et de lumières dont l’auteur s’est mis à jouer dans God Child. Comte Cain est donc une œuvre particulière qui ne cesse d’envoûter ses lecteurs. A ne pas mettre entre toutes les mains, il ravira les amateurs d’ambiances gothiques et d’énigmes à résoudre. Parfait pour découvrir la mangaka.

En bref

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