Doubt est, avec Bamboo Blade, le manga événement de l’année 2009 de Ki-oon. Découpée en quatre tomes, l’histoire particulière et quelque peu originale pour le genre de Doubt, très inspirée de Saw, dérange et captive. La première chose que l’on retient de ce nouveau titre, c’est sa couverture tout à fait particulière, qui a tendance à mettre mal à l’aise et qui n’est pas sans rappeler une célèbre affiche de film. Si le résumé du tome 1 intrigue, l’avis à la lecture est assez mitigé. Le début du manga, pose l’histoire et présente les personnages mais reste classique et lourd, voire niais. On se retrouve avec des moments inutiles, parfois fleur bleu, seulement présents pour faire durer le suspense. Malgré cela, l’auteur arrive à instaurer une atmosphère lugubre et particulièrement dérangeante qui met nos sens à l’affût et nous fait frissonner d’anticipation. Chaque petit élément louche est passé au crible et rangé dans la catégorie « indices ». Tout est là pour que le lecteur puisse soupçonner chaque personnage, et qu’il se sente, comme les protagonistes, en danger constant. Dommage que cela soit en partie gâché par la personnalité des personnages, véritables clichés du genre, trop faciles à cerner, tellement faciles, qu’on a tendance à se demander si l’on a pas déjà trouvé le coupable. Coté graphisme, bien qu’agréable à l’œil, le trait du mangaka est inégal. On a tantôt des dessins bien équilibrés, tantôt des visages maladroits. Seuls ses gros plans semblent vraiment exempts de tout défaut. Néanmoins, les décors sont très précis, très travaillés grâce à son trait fin et font que l’on rentre vraiment dans l’atmosphère du manga grâce aux trames qui servent parfaitement l‘ambiance sombre et stressante du manga. Toutefois, Doubt déçoit un peu pour son premier tome. Présenté comme une bombe, tout est un peu trop simple et facilement devinable. Espérons que le mangaka reprenne le dessus et nous serve une suite bien plus subjuguante et déstabilisante, car il risque de perdre pas mal de lecteurs s'il ne passe pas très vite, la vitesse supérieure. Encore une fois, Ki-oon fait un excellent travail d’édition. On appréciera les quatre pages couleurs du début de volume et l’excellente qualité du papier.