Ce tome 2, plein de surprises, marque une avancée frappante dans l’histoire de Cain. On découvre pas moins de deux personnages plus ou moins récurrents et importants, dont le père du héros, un homme dangereux et malsain qui, nous n’en doutons pas, nous réserve sûrement d’autres surprises dans les tomes suivants. On en découvre également, un peu plus sur Riff, le valet de Cain, l’un des personnages les plus attendrissant du manga., grâce à sa narration du passé de Cain. L’Éclosion, largement meilleur que « La Juliette Oubliée », arbore des thèmes très lourds, tel que la pédophilie, la vengeance, l’inceste ou la folie. Il n’est pas besoin d’expliquer pourquoi il est difficile de parler de ces thèmes, mais Kaori Yuki s’en tire avec talent grâce à une pointe de drame qu‘elle distille tout au long du tome. Ces thèmes dérangent, choquent, mettent mal à l’aise, mais dénoncent avec précision les travers les plus noirs de la société humaine. Contrairement au tome 1, L’éclosion est totalement centré autour de Cain. On plonge dans son passé et on se rend compte de sa complexité. Bien qu’il soit lugubre et morbide voire dédaigneux, il est malmené depuis toujours. La découverte de son passé en fait un personnage redram1-ch03.jpgextrêmement charismatique et attachant. Si sa passion des poisons en fait quelqu’un de singulier (il les surnomme tout de même « mes enfants adorés »), on se sent plus proche de lui, de même que, les épreuves qu’il vit, nous les vivons également. Cain est un justicier bien particulier, car il est loin d’être héros. Il se trompe, ne prends pas toujours les bonnes décisions, comme tout le monde. C’est cela qui le rend si proche de nous. Si les inspirations étaient diverses dans le tome 1, le tome 2 parle essentiellement des contes de la mère l’oye. On y retrouve ainsi plusieurs histoires inspirées de ces comptines comme « Qui a tué le rouge-gorge », inspirée de « Who Killed Cock Robin ». Coté graphisme, le style de l’auteur s’améliore déjà. L’explication est d’ailleurs tout simple: l’Éclosion est son quatrième manga relié. Elle a, en effet, publié « Zankokuna Dôwa tachi (Les Contes Cruels) » et « Sareki Ôkoku (Gravel Kingdom) » entre temps. On est encore loin du style post-AS mais le travail sur les personnages est plus fin, plus précis et moins tremblotant. Néanmoins, on retrouve encore des personnages similaires physiquement, ce qui continue à déstabiliser le lecteur. Encore un excellent volume que voilà, bien que plus sombre que le premier, il laisse présager une suite toujours envoûtante.