Cain poursuit ses aventures dans un tome deux plus sombre que le premier, qui marque le retour d’un revenant. Alexis n’est pas mort de la main de son fils comme ce dernier le soupçonnait et parade devant lui. Ainsi, il est bien le patron de Delilah. Kaori Yuki tient là son personnage le plus machiavélique. Car Alexis aime son fils, et le lui prouve en le torturant tant physiquement que mentalement. C’est la première fois dans cette série que l’on fait face à un personnage japonais. Kaori l’explique elle-même, c’est tout à fait par hasard que l’idée lui est apparue et sans aucune signification particulière. Pendant ses recherches, elle a, en effet découvert que le Japon était une curiosité populaire juste avant l’époque victorienne. Un « Japan boom » faisait rage. On pouvait ainsi rencontrer des occidentales affublées de kimonos souvent mal mis. Même si elle est plaisante, l’os du papillon est loin d’être sa meilleure histoire. L’histoire de fond est banale, trop longuement traitée est n’est sauvée que par l’apparition du grand méchant et de ses révélations. Elle se rattrape tout de même sur la fin, déchirante et émouvante. Bien que l’on pouvait l’entrevoir dans la première partie, ce tome marque aussi un nouveau pas dans la relation entre Riff et son maitre. Les fans de shônen-ai seront au anges face à l’un des plus beaux couples du manga contemporain mis en valeur dans la nouvelle Lion Emblem de fin de tome. Riff prouve par un acte de dévouement ultime que si cette relation est si belle c’est notamment parce qu’elle est dangereusement mise en danger. Car, ne l’oublions pas: Partout où Cain passe, la mort guette. Cain ne peut pas vivre sans Riff et celui-ci est prêt à mourir pour lui sauver la vie. Cette fusion, loin d’être malsaine est particulièrement touchante et compatissante. En plus de L’os du papillon et de Lion Emblem, on retrouve une nouvelle histoire mettant l’accent sur Maryweather. Bloodberry Jam prouve à quel point Yuki est faite pour les nouvelles de thriller. Inspiré encore une fois d’un des contes de ma mère l’oye, ce chapitre amène une bouffée d’air frais après les ténèbres du scénario principal. L’avenir de Cain s’assombrit de plus en plus, la malédiction qui l’entoure referme petit à petit ses griffes. Et on se doute que son seul échappatoire sera la mort. Mais celle de qui?